Ce qu'il faut retenir des annonces de Valls sur les 50 milliards d'économies
Le Premier ministre s'est exprimé à l'issue du Conseil des ministres. Il a notamment donné le détail de son plan d'économies.
Manuel Valls a donné le détail des 50 milliards d'euros d'économies prévues par le gouvernement entre 2015 et 2017. L'Etat devra donc économiser 18 milliards, les collectivités locales 11 milliards, l'assurance-maladie 10 milliards et la gestion du système social 10 milliards.
Le Premier ministre s'est exprimé à l'issue du Conseil des ministres, mercredi 16 avril. Voici ce qu'il faut retenir de son allocution.
Les annonces
Pas de remise en cause du smic. Le Premier ministre a assuré que ce plan d'économies du gouvernement n'entraînerait pas de remise en cause du smic. L'hypothèse était évoquée par plusieurs économistes proches de François Hollande, et soutenue par Pierre Gataz, le patron du Medef, pour lutter contre le chômage.
Les prestations sociales pas revalorisées avant fin 2015. Manuel Valls a assuré que "les minima sociaux seront préservés". Il a toutefois annoncé que, dans le cadre des mesures d'économies du gouvernement, le montant des prestations sociales ne serait pas revalorisé "jusqu'en octobre 2015". La revalorisation du RSA et d'autres allocations prévue dans le cadre du plan pauvreté sera "décalée d'une année".
Une mesure pour "les contribuables les plus modestes". Le chef du gouvernement a promis "une mesure en faveur des contribuables les plus modestes", "dès le mois de juin". Il s'agit de "redonner du pouvoir d'achat aux salariés", afin de "relancer notre économie et [d']être plus juste", a affirmé Manuel Valls.
Gel du point d'indice pour les fonctionnaires. Le gel du point d'indice servant de base au calcul de la rémunération des fonctionnaires est confirmé. Mais, a ajouté le Premier ministre, les règles d'avancement dans la fonction publique d'Etat seront préservées. Les agences de l'Etat seront rationalisées et leurs effectifs seront réduits, a poursuivi Manuel Valls. Il a cependant confirmé que les créations de postes dans l'éducation nationale, la police, la justice et l'administration pénitentiaire seraient maintenues.
Le style
L'intervention du chef du gouvernement est exceptionnelle dans sa forme. Elle s'est en effet substituée à l'habituel point presse du porte-parole du gouvernement, en l'occurrence Stéphane Le Foll. En prenant la place de son ministre, Manuel Valls veut donc s'affirmer comme le gouvernail du gouvernement et ainsi marquer sa différence avec Jean-Marc Ayrault, une semaine après son grand oral devant les députés.
Ce choix a eu des conséquences pratiques : l'organisation de la salle de presse a été modifiée pour accueillir sa déclaration, comme le notent certains journalistes sur Twitter.
Aménagement inhabituel de la salle de presse pour la décla de Valls pic.twitter.com/uAg92IWjTy
— Sylvain Chazot (@sychazot) April 16, 2014
C'est d'ailleurs un point presse anonyme qui aura lieu pic.twitter.com/mD5Sn6vRek
— Sylvain Chazot (@sychazot) April 16, 2014
Sur la forme, le Premier ministre a ensuite voulu se montrer rassurant concernant les économies à réaliser, espérant casser avec son image de personnalité classée dans la droite du PS. C'est ce qu'a relevé un journaliste du Monde au cours de son allocution.
Pour l'instant Valls n'annonce pas grand-chose, mais s'évertue à rassurer sur le fait que les économies ne casseront pas le modèle social.
— Thomas Wieder (@ThomasWieder) April 16, 2014
La phrase
"Ce n'est pas l'Europe qui nous impose ses choix. Mais on ne peut pas vivre au-dessus de ses moyens." Le Premier ministre fait ainsi un clin d'œil à la gauche de la gauche, qu'il tente de caresser dans le sens du poil. Abordant la question de la réduction des déficits publics, Manuel Valls a souhaité afficher sa fermeté vis-à-vis de Bruxelles et rappeler que les décisions économiques se prenaient d'abord en France.
Mais il concède toutefois que le pays doit encore faire des efforts. Manuel Valls souhaite mettre ses promesses de réduction du déficit à exécution : il a donc appelé la France à l'abaisser à 3%, afin de se conformer à ses engagements européens.
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