Charlie Hebdo mercredi : Mahomet tient une pancarte "Je suis Charlie"
On s'est d'abord demandé si l'équipe de Charlie Hebdo ayant survécu à l'attentat contre l'hebdomadaire mercredi dernier allait pouvoir sortir un nouveau numéro, malgré le drame. Puis, rapidement, une fois la confirmation arrivée, on s'est demandé quelle serait la une de "Charlie". Depuis ce lundi soir, et un tweet du compte du journal Libération , on sait.
Sous la plume de Luz, l'un des dessinateurs rescapés, Mahomet tient une pancarte "Je suis Charlie", sous le titre "Tout est pardonné ". Un dessin nourri des événements de ces derniers jours, et notamment des grandes marches républicaines de dimanche qui ont réuni près de 3,7 millions de personnes, et qui n'abandonne pas l'irrévérence si chère au journal. "Depuis une semaine tout le monde nous soutient, la terre entière est Charlie. Il était logique que Mahomet soit parmi eux. Il fallait qu'on éclate de rire quand on voit la une" explique Gérard Biard, le rédacteur en chef de Charlie Hebdo .
Mahomet en une du «Charlie Hebdo» de mercredi http://t.co/2JGWBH2Qpz pic.twitter.com/1AzjFiFvmL
— Libération (@libe) January 12, 2015
C'est le seul élément de l'hebdomadaire qui a été communiqué. Les pages intérieures restent encore mystérieuses. Charlie Hebdo devrait être imprimé à trois millions d'exemplaires mercredi, et traduit en 16 langues. Les intermédiaires du réseau de distribution ont accepté de reverser une grande partie au journal, pour l'aider à se redresser et se pérenniser.
►►► À REVIVRE | Manifestations du 11 janvier : et maintenant ?
La préparation de ce numéro historique de Charlie Hebdo a été "difficile parce qu'il y avait le poids du drame qu'il fallait transcender" explique Gérard Biard, rédacteur en chef de "Charlie Hebdo". "On s’est demandé comment rester nous-mêmes, comment continuer à rire, avec une Une sur un tel évènement qui nous touchait de plein fouet" précise le journaliste.
Comment imprimer, et diffuser, trois millions d'exemplaires ? Une véritable gageure, un casse-tête logistique. Réunis en cellule de crise hier, les acteurs de la filière ont fait ce constat : impossible de tout acheminer en quelques heures en France, et encore moins dans le monde entier. Du coup, demain mercredi, ce ne sont "que" 500 à 600.000 exemplaires de Charlie qui seront disponibles chez les marchands de journaux - le reste arrivera jeudi matin.
Impossible, d'ici là, de savoir où le journal est imprimé - le lieu est tenu secret - et où il est entreposé - les dépôts sont placés sous protection policière.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.