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Crise à i-Télé : les salariés votent la reprise du travail, après un mois de grève

Un protocole d'accord doit être signé avec la direction. Mais la rédaction sort "éreintée et meurtrie" de ce conflit.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Des salariés d'i-Télé manifestent devant le siège de la chaîne, le 25 octobre 2016. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Les salariés de la chaîne d'information i-Télé ont voté la reprise du travail, mercredi 16 novembre, à l'unanimité moins deux abstentions. Après 31 jours de grève, un protocole d'accord doit être signé pour mettre fin au conflit qui oppose les salariés à leur direction.

Un tiers de la rédaction quitte la chaine

Alors que les grévistes votaient la fin du mouvement, 25 journalistes ont donc annoncé leur départ de la chaîne dont le journaliste politique Jean-Jérôme Bertolus et le grand reporter et porte-parole de la rédaction Guillaume Auda. 

Une dizaine de journalistes avaient déjà signalé leur départ parmi lesquels plusieurs rédacteurs en chef : c'est donc près d'un tiers de la rédaction (qui compte 120 journalistes) qui a décidé de quitter la chaîne à l'issue de cette grève.

Dans un texte publié sur le site Les Jours, et titré "Ce combat fut celui de notre indépendance éditoriale", les salariés d'i-Télé expliquent "sortir de ce conflit éreintés et meurtris mais la tête haute, avec au cœur le sentiment d'avoir tenté de défendre notre honneur". De nombreux journalistes ont fait part de leur tristesse et de leur colère sur les réseaux sociaux. 

Morandini ne partira pas

Qu'ont obtenu les journalistes d'i-Télé ? Pas grand chose, eux qui qualifient le dialogue avec la direction de "lent, difficile, rythmé par de trop nombreuses plages de silence". Les salariés n'ont pas obtenu le retrait de l'animateur Jean-Marc Morandini, mis en examen pour "corruption de mineurs". Néanmoins, précisent-ils sur Les Jours, "nous avons obtenu que son travail soit très encadré et qu'aucun collaborateur d'i-Télé ne soit contraint de travailler avec lui contre son gré"

Les salariés n'ont pas non plus eu gain de cause sur "la séparation des postes de directeur général et de directeur de la rédaction". Un point qui cristallisait les tensions puisque Serge Nedjar, venu du quotidien Direct Matin, propriété de Vincent Bolloré, cumule les deux postes. Mais, les journalistes disent avoir reçu "des garanties sur l'indépendance de la rédaction" ainsi que la rédaction d'une charte éthique, dans le cadre de la loi Bloche, dans les 4 mois. 

La direction se réjouit de la fin de la grève

Lors d'un déjeuner mercredi avec l'association des journalistes médias, le directeur général de Canal+, Maxime Saada, a affiché sa satisfaction, rapporte Le Monde. "Je me réjouis de la sortie de la grève. Ça aurait pu être plus court mais nous avions peut-être besoin de passer par là car il y avait une question de confiance, a-t-il expliqué. Nous avons donné des engagements sur le positionnement de chaîne d'information en continu, simplement avec une coloration nouvelle." Les départs de la chaîne devraient également être remplacés.

Enfin, la direction dit vouloir faire évoluer le modèle d'i-Télé dont l'audience a décroché face à celle du leader BFMTV, propriété de SFR Group, et dont les pertes ont atteint 100 millions d'euros sur les cinq dernières années. Canal+ veut notamment exploiter les synergies avec Vivendi dans le sport, la culture et à l'international, en affirmant toutefois que la mission première d'i-Télé restera l'information en continu.

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