L'émission "Cash Investigation" visée par une plainte pour "violation de domicile"
L'émission de France 2 présentée par Elise Lucet est visée par une plainte déposée par le Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (Siaap).
"C'est la première fois que nous sommes attaqués sur ce motif", assure à franceinfo Luc Hermann, journaliste et producteur de Premières Lignes qui fabrique l'émission "Cash Investigation" diffusée sur France 2. Cette dernière est visée par une plainte contre X pour violation de domicile privé déposée le 26 février, a révélé, dimanche 11 mars, Le JDD. A l'origine de cette plainte, le Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (Siaap) qui fait l'objet d'une séquence dans la prochaine enquête de l'émission. Cette enquête, réalisée par la journaliste Marie Maurice et diffusée mardi 13 mars, est intitulée "L'Eau, scandale dans nos tuyaux".
"Fait inhabituel : ce sont les conditions du tournage qui sont à l'origine de la plainte et non son contenu", écrit le quotidien du dimanche. "Ce qu'il s'est passé est très simple. Cela faisait des mois que l'on essayait d'avoir une réponse des grands responsables du Siaap, explique Luc Hermann qui rappelle que l'organisme est visé depuis 2013 par une procédure judiciaire pour des soupçons de corruption. On a eu des échanges avec eux, mais au bout d'un an d'enquête, on ne peut pas se contenter d'un refus." Une équipe de tournage est alors envoyé le 14 février à 8h30 avec Elise Lucet au siège de l'entreprise publique. Un conseil d'administration est alors prévu, mais celui-ci est finalement annulé.
"On prend acte, on viendra défendre notre travail"
Pour éviter de repartir bredouille, l'équipe d'Elise Lucet distribue alors aux quelques collaborateurs qui passent dans le hall une liste de questions à remettre à leur direction. "Cette impressionnante irruption en force d'une équipe d'une dizaine de personnes, caméras ouvertes, suivie de la distribution d'un questionnaire quasi policier à des agents qui n'étaient pas en mesure d'y apporter des réponses constituent de singulières méthodes journalistiques de recueil d'information", déplore la plainte selon Le JDD. "Elle ajoute que le maintien dans les locaux et le filmage des personnes à l'accueil matérialisent une voie de fait et une contrainte passible d'un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende", rend compte le journal.
De leur côté, les équipes de "Cash Investigation", qui précisent ne pas avoir reçu la plainte, affichent leur sérénité. "On prend acte et on viendra défendre notre travail", assure Luc Hermann. Quant à la violation de domicile privé, celui-ci rappelle que "c'est l'accueil public d'une grande société publique d'Ile-de-France".
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