Médias : "L'Obs" redevient le "Nouvel Obs" dans un climat morose pour les magazines d'actualité

La direction annonce un retour à l'ancien nom du magazine, "Le Nouvel Obs", abandonné en 2014, mais surtout une nouvelle formule.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'Obs redevient le Nouvel Obs, photo d'illustration. (JOEL SAGET / AFP)

C'est un changement de nom surprenant : L'Obs va redevenir Le Nouvel Obs dans quelques jours. Ce n'est pas un saut dans le passé, assure la direction, mais plutôt un retour aux fondamentaux qui ont fait le succès de l'hebdomadaire : des enquêtes, de longs reportages, des sujets sociétaux. Et une seconde partie consacrée à ce qu'on appelle le "lifestyle", ou en bon français, "l'art de vivre" avec des pages culture, tendances, débat d'idées...

Mais en reprenant son ancien nom, abandonné en 2014, L'Obs espère surtout retrouver son socle de lecteurs d'antan. Si aucun magazine ne vend autant qu'il y a 10 ans, les chiffres sont toutefois inquiétants : l'hebdo est redevenu déficitaire qu'en 2023, après deux années de bénéfices.

Si on ne peut pas balayer l'argument de la flambée des prix du papier et de l'énergie, ni celui du recul du marché publicitaire, il faut bien constater qu'il y a de moins en moins d'acheteurs. On constate de fait un recul de 7% pour L'Obs l'an dernier, avec 190 000 exemplaires vendus chaque semaine. Il reste tout de même le deuxième newsmagazine de France, derrière Le Point, lui aussi, en baisse.

Période difficile pour les magazines d'actualité

Il n'y en a pas un seul qui remonte la pente : -5% de ventes pour L'Express, -4% pour Courrier International, -1,3% pour Valeurs Actuelles, comme pour Marianne avec 130 000 lecteurs.

D'ailleurs, le dernier titre va aussi tenter de se relancer mais d'une autre manière : nouvelle formule, nouvelle maquette, pagination réduite, baisse du prix en kiosques... Et surtout, comme pour L'Obs, un accent mis sur le numérique. C'est souvent là que cela se gâte pour les "news mag" : ils ont raté le virage digital et n'arrivent pas à rattraper leur retard sur les quotidiens nationaux par exemple. L'Obs n'a ainsi que 20 000 abonnés numériques, à peine 15 000 pour Marianne, quand Le Monde en compte un demi-million et Le Figaro 270 000.

Certains titres s’en sortent quand même, même s'ils sont rares à gagner des lecteurs : on peut citer M, le magazine du Monde, Madame Figaro, Docteur Good ou Marmiton. Enfin, ce qui se vend le mieux, ça reste les programmes télé. Ils sont six dans le top 10 des magazines les plus populaires. Assez incroyable alors que les grilles des chaînes sont facilement accessibles sur Internet...

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