Ouverture du G20 de Séoul, sur fond de guerre des monnaies
Ce devait être un nouveau départ - le début, du moins, d'une nouvelle ère de coopération mondiale, maintenant que la crise économique de 2008 est bien derrière nous : le sommet du G20, qui s'ouvre ce soir à Séoul, en Corée du Sud, risque fort d'accoucher d'une souris.
_ Chargés d'élaborer le projet de communiqué final, les représentants des différents ministères des Finances, réunis mardi, n'ont pu que constater leurs divergences... On s'oriente vers un communiqué a minima, sans objectif chiffré.
La faute à ce que l'on appelle la guerre des monnaies : face-à-face, le yuan et le dollar. Les Etats-Unis sont accusés de menacer l'équilibre économique mondial, en favorisant la faiblesse du dollar. Quant à la Chine, elle refuse de réévaluer le yuan. Ju Jintao a appelé les autres pays à “prendre leurs responsabilités et à faire face à leurs propres problèmes”. Ce qui a le mérite d'être clair... et de bloquer toute discussion ultérieure.
Car la pierre angulaire de ce sommet du G20 devait être l'équilibre de la croissance mondiale. Christine Lagarde, la ministre française de l'Economie, a jugé que la question des taux de change dominerait les débats - mais que le sujet ne pourrait être réglé en un sommet.
_ Quant au vice-ministre chinois des Affaires étrangères, il a déjà prévenu : le G20 devra se concentrer sur des questions mondiales, et non sur le yuan...
Au final, on semble loin, très loin, de la belle unité trouvée voici deux ans pour lutter contre la crise.
_ Aujourd'hui, la plupart des grandes économies connaissent encore une croissance faible, alors que les pays émergents (Chine, Brésil) sont vite sortis de la crise pour retrouver une vigueur certaine. D'où une certaine tension, avant même que les débats ne commencent...
Guillaume Gaven, avec agences
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