Plus de cinq cents personnalités signent une tribune en soutien aux journalistes du "Monde" face à leur nouvel actionnaire
Les journalistes du groupe avaient fait part de leur inquiétude dans une tribune face à une éventuelle prise de contrôle du Monde par Daniel Kretinsky.
Quelque cinq cents personnalités ont signé vendredi 13 septembre une tribune en soutien aux journalistes du Monde, inquiets pour l'indépendance de leur journal. Parmi les signataires figurent notamment l'actrice Isabelle Huppert, la chanteuse Christine and The Queens, le prix Nobel de la paix Lech Walesa, le lanceur d'alerte Edward Snowden, l'ancien footballeur Lilian Thuram, l'écrivain Salman Rushdie ou le philosophe Edgar Morin.
Les journalistes du Monde avaient déjà sommé mardi leur nouvel actionnaire, l'investisseur Daniel Kretinsky, cinquième fortune tchèque, de "garantir leur indépendance" en leur donnant un droit de regard sur les changements de contrôle capitalistique du groupe, via la signature d'un droit d'agrément. C'est "une pièce indispensable de ce modèle : elle permettra au pôle d'indépendance du groupe Le Monde (...) de se prononcer, à l'avenir, sur l'entrée au capital de tout nouvel actionnaire majeur", soulignent les auteurs de la tribune en soutien aux journalistes.
Matthieu Pigasse tente de calmer le jeu
La société des lecteurs du Monde est, elle aussi, montée au créneau pour soutenir le pôle d'indépendance, regroupant les sociétés de journalistes, personnels, fondateurs et lecteurs. Un des deux actionnaires majoritaires, Xavier Niel, a signé ce droit de regard lundi. La quasi-totalité des journalistes du Monde demande désormais à l'autre actionnaire majoritaire, Matthieu Pigasse, et à son nouvel associé, Daniel Kretinsky, de "cosigner cet accord" avant mardi.
Matthieu Pigasse a tenté de calmer le jeu face aux craintes des salariés du quotidien pour l'indépendance de leur groupe. Mais il a cependant refusé que ceux-ci fixent toutes les conditions d'une éventuelle cession. L'investisseur, qui a cédé 49% de ses parts à Daniel Kretinsky, a souligné dans une lettre au pôle d'indépendance du Monde qu'il avait toujours été favorable, sous conditions, à un "droit d'agrément" en cas d'entrée d'un nouvel actionnaire majoritaire. Mais il a prévenu qu'il refuserait un "droit de répudiation" qui permettrait aux salariés de le choisir directement.
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