Pologne : le président oppose son veto à une loi controversée sur les médias
L'opposition estime que ce texte, adopté par le Parlement le 17 décembre, a pour objectif de réduire au silence la chaîne d'information TVN24, contrôlée par l'américain Discovery et considérée comme critique envers les conservateurs au pouvoir.
C'est une décision qui fait suite à de vives critiques américaines et européennes. Le président polonais Andrzej Duda a opposé son veto, lundi 27 décembre, à une loi sur les médias. Le texte, adopté par le Parlement polonais le 17 décembre et voulu par le parti populiste PiS (Droit et justice) au pouvoir, devait empêcher les entreprises n'appartenant pas à l'Espace économique européen de détenir une participation majoritaire dans les entreprises de médias polonais.
L'opposition estimait que ce texte aurait notamment obligé le groupe américain Discovery à vendre sa participation dans TVN, l'un des plus grands réseaux de télévision privés de Pologne. TVN24 est sa chaîne d'information en continu, considérée comme critique envers les conservateurs au pouvoir. Le PiS contrôle déjà la télévision publique TVP, devenue un atout majeur du gouvernement populiste, et la plus grande partie de la presse régionale.
Un texte critiqué par l'Union européenne
Le gouvernement a de son côté affirmé que la loi devait protéger le paysage médiatique polonais contre des acteurs potentiellement hostiles, comme la Russie. Andrzej Duda a déclaré qu'il restait fidèle à ce principe, mais que la loi ne devait pas remettre en cause les investissements existants ni aller à l'encontre des accords internationaux.
Le chargé d'affaires américain à Varsovie, Bix Aliu, avait demandé au président polonais de bloquer cette loi. Un porte-parole de la Commission européenne avait par ailleurs déclaré que cette loi présentait "des risques graves pour la liberté et le pluralisme des médias en Pologne". Des milliers de personnes ont également manifesté le 19 décembre, brandissant des drapeaux de l'UE et scandant "Médias libres !" et "Nous voulons un veto !".
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