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Poussé par ses lecteurs, Nice Matin lance un appel aux dons

Les salariés du quotidien niçois, placé en redressement judiciaire, ont mis en ligne un appel aux dons. Tout est parti du coup de téléphone de Simone, 91 ans, qui ne voulait pas voir "son journal" mourir.
Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Les salariés de Nice Matin ont ouvert un appel aux dons sur la plateforme Ulule © Capture d'écran)

Les lecteurs appelés à la rescousse. Pour sauver Nice Matin, placé en redressement judiciaire, les salariés ont lancé un appel aux dons sur la plateforme Ulule. L’objectif est de collecter 300.000 euros. Ce mardi, près de 70.000 euros avait déjà été récoltés. "We need you ", nous avons besoin de vous, est inscrit au tout début de la page, "Oui, nous, salariés d'un grand journal régional issu de la Résistance, nous avons l'intention de lever une armée pacifique de partenaire s".

INFO MEDIAS | Quel avenir pour le groupe Nice Matin ?

Jean-François Roubaud, reporter et délégué syndical à Nice Matin , explique sur France Info comment cette idée a germé. Ce sont les lecteurs eux-mêmes qui ont pris l’initiative. "Vendredi dernier, alors qu’on était en train d’étudier un projet de rachat de l’entreprise par ses salariés, on reçoit le coup de fil d’une vieille dame ". Simone, 91 ans, tient un refuge d’animaux dans le Var, leur dit : "J’ai appris [dans d’autres médias car le sujet n'est pas évoqué sur Nice Matin, ndlr] que mon journal était en danger ", poursuivant, "je lis Var Matin depuis toujours, il m’a toujours accompagné. Je veux vous aider. Votre journal je l’ai aimé, il m’a souvent irrité mais il est ma vie ".

 " Je veux vous aider. Votre journal je l’ai aimé, il m’a souvent irrité mais il est ma vie" (Simone, lectrice de 91 ans)

Simone demande alors ce qu’elle peut faire. A part d’argent, les salariés n’ont besoin de rien. Elle dit alors : "Je vous fais un chèque de 3.800 euros tout de suite ". Le lendemain, un chef d’entreprise d’une boîte de pub, demande à rencontrer les salariés, raconte Jean-François Roubaud. Il se rend compte "qu’on n’est pas des syndicalistes assis sur des droits acquis et qu’on a envie de faire perdurer la boîte ". Au bout de repas, il fait un chèque de 10.000 euros.

Jean-François Roubaud, reporter et délégué syndical à Nice Matin explique l’émouvant coup de fil d’une vieille lectrice, prête à donner son argent pour sauver le journal

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