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Un journaliste de France 3 a été giflé mercredi par un policier en civil lors de la visite du chef de l'Etat en banlieue

Ce journaliste reporter d'images était en Seine-Saint-Denis pour un autre sujet quand il a vu arriver l'équipe présidentielle.Il a voulu tourner des images au moment de l'arrestation d'un jeune homme qui insultait le chef de l'Etat, selon France 3 Ile de France.
Article rédigé par France2.fr avec agences
France Télévisions
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Sarkozy à la Courneuve (DR)

Ce journaliste reporter d'images était en Seine-Saint-Denis pour un autre sujet quand il a vu arriver l'équipe présidentielle.

Il a voulu tourner des images au moment de l'arrestation d'un jeune homme qui insultait le chef de l'Etat, selon France 3 Ile de France.

Un policier en civil a alors tapé sur sa caméra, puis a giflé le journaliste, qui a fait le récit de la scène à Europe 1 : "j"ai essayé de filmer mais nous n"avons pas pu. L"un des hommes s"est alors approché de moi et m"a claqué directement, en disant on ne filme pas".

Le SNJ-CGT de France Télévisions a décidé de porter plainte "pour atteinte à la liberté de la presse" et de saisir le ministre de l'Intérieur pour qu'une enquête soit diligentée par l'inspection générale des services, a indiqué à l'AFP Jean-François Téaldi.

La société des journalistes (SDJ) de France 3 a elle aussi dénoncé une "grave atteinte à la liberté de la presse". "A l'évidence, la présidence de la République n'accepte les médias que dans un cadre qu'elle a au préalable strictement défini, pour contrôler au mieux son image", poursuit la SDJ, dans un communiqué.

Elle rappelle qu'"aucun journaliste" n'avait été informé du déplacement du chef de l'Etat et que le caméraman de France 3, qui enquêtait depuis trois jours sur un trafic de stupéfiants, "avait pris soin de se présenter en tant que journaliste de France 3 auprès du ministre de l'Intérieur".

Interpellation "musclée" et comparution immédiate
Celui qui a insulté le chef de l'Etat, un jeune homme âgé de 21 ans, sans casier judiciaire, a été condamné vendredi à 35 heures de travaux d'intérêt général (TIG) à effectuer sur une période de 18 mois par le tribunal de grande instance de Bobigny. Le procureur avait réclamé devant la 17ème chambre de ce tribunal une peine de 210 heures de TIG et sa privation des droits civils et civiques.

En s'adressant à M. Sarkozy, le jeune homme de 21 ans, sans casier judiciaire, avait lancé, selon les propos rapportés à l'audience et qu'il a reconnus: "Va te faire enculer connard, ici t'es chez moi".

Lors de son interpellation, le jeune homme a été blessé. Neuf jours d'incapacité totale de travail lui ont été prescrits. "Nos journalistes présents sur place ont pu constater que le jeune homme était recouvert de sang," selon France 3 Ile de France. Il souffre d'ecchymoses mais n'a pas de fractures, selon une source judiciaire citée par l'AFP.

"Il n'y avait pas lieu à 'menottage', à plaquer au sol la personne", a indiqué l'avocate, du jeune homme ajoutant que son client "a la tête défigurée, un oedème au niveau du visage, le nez amoché, des pansements" et "ne va pas du tout bien".

Elle a confirmé que son casier judiciaire était vierge, même s'"il y a eu quelques signalements". "Il est droit dans ses bottes par rapport à ses déclarations", dans lesquelles "il a exprimé son opinion vis-à-vis du président", a ajouté l'avocate, précisant que la plainte émanait des policiers.

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