Collecte nationale des banques alimentaires : "Pas de crise des dons, mais des carences à combler"
Jacques Bailet, président du réseau des banques alimentaires, est revenu, au micro de franceinfo vendredi, sur les besoins spécifiques à l'ocassion du week-end de collecte nationale des banques alimentaires.
Les banques alimentaires organisent vendredi 25 et samedi 26 novembre leur grande collecte annuelle. Elles espèrent recueillir l'équivalent de 24 millions de repas. S'il n'y a pas "de crise des dons", il y a "des carences à combler", a expliqué sur franceinfo vendredi 25 novembre le président du réseau des banques alimentaires, Jacques Bailet.
franceinfo : "La pauvreté progresse en France", a récemment affirmé le Secours catholique. Est-ce que vous constatez, vous aussi, une augmentation des besoins matériels en France ?
Jacques Bailet : Il y a, c'est vrai, une lente progression, mais une progression tout de même, de la demande en aide alimentaire. Cela peut s'expliquer quand on voit le profil des bénéficiaires : ce sont des gens qui ont un revenu faible, souvent inférieur à 800 euros par mois et par foyer. L'aide alimentaire est donc le complément budgétaire qui leur permet de faire face à d'autres dépenses au moins aussi indispensables : le logement, la santé, l'éducation.
Pendant ces deux jours de collecte, vous stockez plus de 10% de vos ressources de l'année. Votre message est : cette solidarité-là est vraiment à la portée de tous…
À peu près deux millions de nos compatriotes vont donner des produits en un weekend, grâce aux 130 000 bénévoles répartis dans 9 000 points de collecte. Et pour les Français, c'est très concret. On est sûr de la destination de ce que l'on donne. Et puis on se fait plaisir quand on donne. On se dit : moi, j'aimerais bien avoir ce plat préparé ou cette plaque de chocolat, mais aujourd'hui, ça ne sera pas pour moi, ce sera pour quelqu'un qui en a sans doute un peu plus besoin.
Les banques alimentaires ne connaissent pas de crise des dons ?
Non, pas de crise des dons, mais il y a des difficultés. C'est pour cela qu'on va demander aux consommateurs, dans chaque magasin, tel produit plutôt qu'un autre afin de compenser les carences en matière d'équilibre nutritionnel. On a notamment besoin de combler le déficit en protéines animales, c’est-à-dire qu'on a besoin de conserves de viande ou de poisson. Mais aussi de produits un peu onéreux, comme l'huile, le café et le chocolat. Et au bout du bout, vous verrez, à la fin de ce weekend, on aura nos 12 000 à 12 500 tonnes, avec des produits de qualité.
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