Michelin : La France insoumise demande une commission d’enquête parlementaire sur les aides publiques versées à l'entreprise

LFI souhaite notamment savoir comment il est possible pour Michelin de "combiner licenciements massifs, bénéfice d’aides publiques et versements records aux actionnaires sur une même période".
Article rédigé par franceinfo
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La multinationale a annoncé la fermeture d'ici à 2026 de ses usines de Vannes et de Cholet. (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)

Le groupe de députés La France insoumise - NFP demande une commission d’enquête parlementaire sur les aides publiques versées à l'entreprise Michelin, a appris franceinfo auprès de LFI. Les députés insoumis déclarent avoir déposé une proposition de résolution pour créer cette commission jeudi 7 novembre.

Questions sur l'argent public

Mardi 5 novembre la multinationale a annoncé la fermeture d'ici à 2026 de ses usines de Vannes (Morbihan) et de Cholet (Maine-et-Loire), où travaillent environ 1 200 personnes. Cette commission d'enquête parlementaire, si sa création est bien acceptée par la conférence des présidents de groupe, "permettrait de comprendre pourquoi il (Michelin) lui est possible de combiner licenciements massifs, bénéfice d’aides publiques et versements records aux actionnaires sur une même période", affirme LFI.

Interpellé par le député communiste du Puy-de-Dôme, André Chassaigne, sur les plans de licenciement et de restructuration annoncés par Michelin ou Auchan mardi, lors des Questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le Premier ministre avait déclaré avoir, lui aussi, le "souci de savoir ce qu'on a fait dans ces groupes de l'argent public qu'on leur a donné". "Nous allons poser des questions et nous verrons si cet argent a été bien ou mal utilisé pour en tirer les leçons", a assuré Michel Barnier.

Forte rémunération des actionnaires

"On peut ainsi citer 42 millions d’euros au titre du crédit d'impôt recherche en 2023, plus de 65 millions d’euros du fait du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) depuis 2013, 12 millions d’euros pour le chômage partiel en 2020, ou encore le plan de soutien automobile de 2020 doté d’un fonds de 200 millions d’euros", liste La France insoumise dans son communiqué.

Le groupe parlementaire dénonce en parallèle l'attitude du leader mondial du pneumatique concernant la rémunération de ses actionnaires. "Les sommes des dividendes et des rachats d’actions s’élevaient à 456 millions d’euros en 2020 et 410 millions en 2021. Après qu’elles ont plus que doublé pour atteindre 923 millions en 2022 et 892 millions en 2023, l'entreprise a annoncé vouloir porter ces sommes à un montant record de 1,464 milliard d'euros au titre de l'année 2024. L’entreprise a même annoncé en février dernier le lancement d'un nouveau programme de rachat d'actions à hauteur de 1 milliard d'euros entre 2024 et 2026", calcule LFI.

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