Moins de "charrettes" depuis le début de l’année
Sur les six premiers mois de l’année, le ministère du Travail a enregistré 507 plans de sauvegarde de l’emploi (PSE), la nouvelle appellation des plans sociaux. Soit 30% de moins que sur la même période en 2010. Et même 60% de moins qu’en 2009, année noire pour les "charrettes" : cette année de crise avait constitué un pic avec 2.245 plans sociaux (1.311 sur le premier semestre), dont 252 pour le seul mois de mars.
De bons chiffres, qu’il convient cependant de relativiser.
_ D’abord parce qu’ils restent supérieurs de plus de 20% à ceux du premier semestre 2008. Mais surtout parce que le plan social n’est plus le seul moyen de licencier. Loin s’en faut :
- Le non-remplacement des départs à la retraite masque, dans certaines grandes entreprises, de substantielles réductions d’effectifs
- Le recours aux emplois précaires (CDD, intérim) permet aux employeurs de jouer plus facilement la carte de la flexibilité des effectifs
- L’augmentation des ruptures conventionnelles, sorte de licenciement par consentement mutuel, permet d’échapper aux critères de mise en place d’un PSE (lorsqu’une entreprise de plus de 50 salariés envisage de licencier au moins 10 personnes sur une période de 30 jours)
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La mise en place des accords de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences permet aux entreprises de se séparer de personnels plus en douceur, notamment via des congés de mobilité.
Enfin, la conjoncture économique appelle à un optimiste mesuré. La croissance économique française a calé au deuxième trimestre en France et certains secteurs pourraient être soumis à de plus fortes turbulences, notamment l’automobile (un emploi sur dix en France).
Gilles Halais
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