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Lettre ouverte pour les quartiers prioritaires : des élus veulent "interpeller le premier Français d'entre nous"

Plus d'une centaine d'élus publient samedi une lettre ouverte à Emmanuel Macron pour réclamer "l'égalité républicaine des quartiers prioritaires".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Une distribution d'aide alimentaire des "Restos du Coeur" à Paris, le 13 octobre 2020. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Une centaine de maires et de responsables associatifs signent une lettre ouverte à l'attention d'Emmanuel Macron pour l'alerter sur les effets de la crise sanitaire sur les quartiers prioritaires. Le maire centriste d'Arras Frédéric Leturque souhaite "interpeller le premier Français d'entre nous", sur franceinfo samedi 14 novembre. Les signataires demandent que 1% du plan de relance soit attribué à ces quartiers, car "ceux qui vont en payer le prix le plus fort, ce sont les gens des quartiers", assure le maire d'Arras.

"On voit le nombre de personnes qui sont au RSA qui augmente, on voit le nombre de besoins de familles en matériel informatique pour ne pas être déconnectées de l'école", témoigne Frédéric Leturque. Un constat partagé par des responsables de plusieurs partis politiques, qui cosignent cet appel. "Notre objectif, c'est simplement d'essayer d'être là", déclare-t-il.

Pour Frédéric Leturque, les premières mesures annoncées pour les quartiers sont "loin d'être à la hauteur". Il revient aussi sur l'abandon du plan Borloo d'aide aux quartiers prioritaires, abandonné en 2018. "La gifle qui a été envoyée à Jean-Louis Borloo a été une gifle envoyée à tous les maires, à tous les acteurs qui avaient contribué au plan Borloo", regrette le maire d'Arras. Selon lui, ce qui a contribué à aggraver la situation est également la fin des emplois aidés, une "absurdité", estime-t-il.

"Nous sommes dans un moment de décrochage républicain"

"Nous sommes dans un moment de décrochage républicain qui peut être durable s'il n'y a pas une réaction forte", dénonce de son côté Philippe Rio, maire communiste de Grigny (Essonne) sur franceinfo. "La surmortalité Covid est principalement dans nos quartiers populaires", souligne l'élu. Il met en avant les conséquences de la crise sanitaire du Covid-19 pour les habitants des quartiers populaires. "Nous sommes à +20% de chômage environ dans nos quartiers, l'aide alimentaire a explosé entre 30, voire 50% dans certaines communes". Les conséquences économiques sont particulièrement dures pour les jeunes, estime Philippe Rio : "Il y a un million de jeunes sans emploi et sans formation".

"Nous sommes disponibles pour trouver des solutions", assure Philippe Rio. "Nous proposons la création d'un 'Conseil national des solutions' composé d'élus locaux, de syndicats, d'entreprises, de pouvoirs publics", avec "des compte-rendus mensuels parce qu'il y a urgence". Pour le maire de Grigny, ce conseil doit avant tout permettre d'apporter une réponse rapide aux problèmes identifiés par les acteurs locaux. "Nous représentons 15% de la population française", rappelle-t-il. En attendant une réaction de l'exécutif, Philippe Rio résume simplement le mot d'ordre pour les quartiers : "On va résister".

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