Plombées par des rumeurs de dégradation de la note de la France, les valeurs bancaires ont fortement chuté mercredi
Dans un climat général de baisse des bourses européennes. Paris a terminé à -5,45 % , Francfort - 5,13, tandis que la Bourse de New-York clôturait en baisse de 4,62%.
Particulièrement visées, les valaires bancaires ont plongé face à la crainte sur les dettes souveraines et en raison de rumeurs sur une dégradation de la France.
Le Dow Jones a perdu 4,62% et le Nasdaq 4,09%. Wall Street a connu une nouvelle fois une séance très volatile. C'est son troisième très fort repli en cinq séances, après les chutes de jeudi et lundi. Les 430 points récupérés mardi sur le Dow Jones ont aussi vite disparu, dans un volume d'échanges encore une fois très étoffé pour un jour d'été.
Le secteur bancaire américain a chuté, à l'image de ses homologues européens.
A la Bourse de Paris, les valeurs bancaires ont terminé mercredi en recul de 9 à 14%. La chute de l'action Société générale a dépassé pendant un moment les 20%.
"C'était une séance folle. Le secteur bancaire n'avait pas été attaqué aussi violemment depuis 2008", souligne Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse. "On est dans une atmosphère de panique, le marché joue à se faire peur. Il y a eu une attaque en règle, une spéculation à la baisse, mais surtout une phobie générale", poursuit le gérant. "Quand on voit comment les choses ont évolué, il y a beaucoup de pression maintenant sur la France. C'est assez ciblé", souligne un analyste financier basé à Londres qui n'a pas souhaité être nommé, à propos de la chute des bancaires françaises. "C'est un peu pour défier le système français: 'vous promettez des réformes. C'est bien mais maintenant il faut des annonces concrètes'", ajoute-t-il.
Particulièrement touchée mercredi, La Société Générale a demandé à l'AMF (Autorité des marchés financiers) d'enquêter sur les rumeurs affectant son cours de Bourse
Bercy dément la dégradation de la note de la France
Bercy a "formellement" démenti mercredi les rumeurs de dégradation de la note de la dette française par une agence de notation qui ont provoqué un nouvel effondrement des cours sur l'ensemble des marchés boursiers. "Ces rumeurs sont totalement infondées et les trois agences Standard's and Poor, Fitch et Moody's ont confirmé qu'il n'y avait pas de risque de dégradation", a-t-on déclaré dans l'entourage du ministre des Finances François Baroin.
Inquiétudes sur les dettes souveraines
Les banques, qui sont les principaux créanciers privés de la Grèce risquent d'essuyer des pertes plus importantes que prévu, selon les analystes. Athènes envisage en effet d'étendre l'échange d'obligations aux titres à plus longue échéance, à savoir venant à échéance "un peu après 2020", mettant ainsi davantage à contribution les créanciers privés. L'objectif est d'arriver à une participation de 90% des créanciers, à hauteur de 135 milliards d'euros, a déclaré mercredi son ministre des Finances, Evangélos Vénizélos.
A la mi-journée, Fitch Solutions avait estimé dans une étude, que l'incertitude en Europe affectait beaucoup la France sur le marché des dérivés de crédit. Alors que les bourses sont sous pression, la dette italienne inquiète les marchés. C'est dans ce climat que la note de Chypre a été dégradée mercredi.
Des niches fiscales vont être supprimées
Afin de limiter la pression sur les déficites publics, Valérie Pécresse, ministre du budge a indiqué que des niches fiscales allaient être supprimées. "Nous supprimerons des niches fiscales (...) parce que nous n'augmenterons pas les impôts", a déclaré la ministre. Selon elle, "ces exonérations d'impôts qui sont parfois justifiées", sont "parfois très peu efficaces".
Les débats vont bon train aussi sur la manière de réduire les niches fiscales par des suppressions ciblées, qui semblent donc être désormais privilégiées, un coup de rabot général ou une solution intermédiaire.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.