"C'est dommage en ces temps de problèmes de pouvoir d'achat" : à Lyon, la nouvelle règle pour les tickets-restaurant ne plaît pas à ces clients
Des milliers de salariés vont devoir changer leurs habitudes. À compter du 1er janvier 2024, il ne sera plus possible de payer ses courses au supermarché en tickets-restaurant, du lundi au samedi. Seuls les produits consommables tout de suite, comme les sandwichs tout prêts ou les pâtes à réchauffer, seront payables en titres-restaurant. Fini, donc, de pouvoir payer les légumes secs ou les conserves avec les "tickets-resto". La dérogation entrée en vigueur en octobre 2022 afin d’améliorer le pouvoir d’achat prend fin d'ici la fin de l'année.
Pour Caroline, salariée et mère de famille, c'est un non-sens : "Moi, j'ai 10 euros par jour. Mais dans un souci de bien manger, j'amène souvent mon repas au bureau. C'est dommage en ces temps difficiles, de problème de pouvoir d'achat. En plus, notre employeur nous augmente la somme quotidienne, mais je ne vois pas l'intérêt si on ne peut pas faire nos courses avec", assène-t-elle en sortant d'un supermarché lyonnais.
Un bon point pour les restaurants
En revanche, le plafond restera à 25 euros par jour dans les restaurants, notamment. Alors, avec 90 couverts servis par midi, dont la moitié déjà réglés en titres-restaurant ce jour-là, le Tony's, un pub du centre-ville de Lyon, pense faire une bonne affaire avec ce changement de règle, en attirant plus de clients. "Si les grandes surfaces ne peuvent pas les utiliser, les gens vont venir en profiter, souligne Daniel, l'un des responsables. En général, la fourchette va de dix à vingt euros le midi, donc avec un plafond à 25 euros, ça peut favoriser le restaurateur, bien sûr."
Bonne nouvelle pour les restaurants, mais encore faut-il qu'ils jouent le jeu, réplique Jérémy, qui n'arrive pas toujours à écouler ses tickets-restaurant. "Il y en a beaucoup qui ne prennent plus les tickets papier, témoigne-t-il. J'ai demandé à mon employeur si finalement, il ne pouvait pas les retirer, plutôt qu'ils se perdent. Bien souvent, quand on essaie de les utiliser, ça ne marche pas. Ce n'est pas si pratique..."
Les restaurateurs acceptant ces moyens de paiement versent en effet une commission aux sociétés émettrices. Ainsi, pour un repas réglé 10 euros en titres-restaurant, avec une commission entre 3 et 5%, le restaurateur reverse entre 30 et 50 centimes. Cinq millions de Français salariés utilisent aujourd'hui des titres-restaurant, selon la ministre déléguée au Commerce.
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