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Vidéo Inflation : "Les salaires vont être revus, tout simplement parce qu'on n'arrive pas à embaucher", estime le patron du Medef

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Article rédigé par franceinfo
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Geoffroy Roux de Bézieux, le patron des patrons, assure "ne pas avoir de bouton vert pour dire : j'appuie sur les salaires". 

"Je n'ai pas un bouton rouge ou un bouton vert pour dire : j'appuie sur les salaires", a indiqué Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, mercredi 1er juin sur franceinfo, alors que Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, a appelé les entreprises "qui le peuvent" à augmenter les salaires pour faire face à l'inflation qui s'accélère en France. "Je suis d'accord que tout ne doit pas reposer sur les épaules de l'Etat", a réagi le président du Medef, pour qui "les entreprises ont déjà joué le jeu".

Selon lui, la moyenne des augmentations annuelles du début d'année se chiffre "autour de 3%". "Il y a à peu près trois quarts des entreprises qui ont augmenté les salaires, a-t-il poursuivi. Il y a des entreprises qui vont distribuer des primes supplémentaires, d'autres qui vont refaire des négociations d'ici la fin de l'année sans attendre janvier 2023 pour négocier mais, comme dit Bruno Le Maire, c'est celles qui le peuvent." Geoffroy Roux de Bézieux a ainsi rappelé que les patrons sont eux aussi victimes de la conjoncture économique avec "des marges qui baissent" et "des prix de matières premières qui montent". "C'est celles qui le peuvent, parce que sinon, la seule manière de faire sera d'augmenter les prix", a averti le président du Medef.

"Si les salaires ne sont pas revus, il n'y a pas d'embauche"

Toutefois, Geoffroy Roux de Bézieux s'est dit convaincu que "les salaires vont être revus" à la hausse, parce que "les entreprises n'ont pas le choix", "tout simplement parce qu'on n'arrive pas à embaucher". Il a pointé du doigt les raisons démographiques de cette difficulté. "Les classes d'âge qui arrivent sur le marché du travail sont moins nombreuses, on a devant nous un problème structurel d'offres et de demandes, a-t-il expliqué. Si les conditions de travail ne sont pas revues, si les salaires ne sont pas revus, il n'y a pas d'embauche", a insisté le président du Medef. C'est une question "de logique et de mathématiques", selon lui.

Interrogé sur la nécessité de conditionner le versement des dividendes à l'augmentation des salaires, Geoffroy Roux de Bézieux a dit ne pas vouloir l'imposer aux entreprises, parce qu'il n'en a pas le pouvoir, mais aussi parce qu'il estime que "les salaires sont versés quoi qu'il arrive" et donc que "le loyer du capital [les dividendes] doit être versé quoi qu'il arrive".

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