Vidéo Tickets-restaurant : Familles Rurales est "en colère" après la modification de la règle pour les paiements en supermarché

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Article rédigé par franceinfo
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À partir du 1er janvier 2024, il ne sera possible d'acheter que des produits prêts à consommer en supermarché avec des titres-restaurant.

L'association Familles Rurales fait part, mardi 14 novembre sur franceinfo, de son "incompréhension totale" et de sa "certaine colère", alors qu'il ne sera plus possible, à compter du 1er janvier 2024, de payer certaines courses au supermarché en tickets-restaurant.

Seuls les produits consommables immédiatement, sans préparation, comme les sandwichs, les salades préparées ou encore les pâtes à réchauffer pourront être payés avec ces tickets-restaurant, dont bénéficient près de 4,8 millions de salariés en France. Un retour en arrière, après la dérogation accordée par la loi du 16 août 2022, "portant mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat".
Or, interrogé par Le Parisien, le ministère des Petites et Moyennes Entreprises explique que "si ne rien ne change, cette dérogation expirera au 31 décembre".

"Il ne faut pas l'accepter, il faudrait pérenniser cette mesure", déclare sur franceinfo Nadia Ziane, directrice du département consommation de l'association Familles Rurales. "L'idée était de permettre de renforcer le pouvoir d'achat des ménages dans une période de crise", or, soutient la dirigeante, "il n'aura échappé à personne que le pouvoir d'achat des personnes est encore aujourd'hui très éprouvé". Nadia Ziane attaque le monde de l'industrie alimentaire et "les entreprises qui gagnent des millions d'euros", alors que "dans le même temps on a des consommateurs qui peinent à boucler leurs fins de mois"

Selon Familles Rurales, c'était "la petite mesure qui leur permettait d'avoir un peu de souffle en fin de mois", et de "remplir leur panier".

"Les consommateurs ne sont très clairement pas considérés par ce gouvernement : plus on grèvera leur pouvoir d'achat, moins notre pays se portera bien."

Nadia Ziane, directrice du département consommation de l'association Familles Rurales

à franceinfo

"Ce n'est pas le sens de l'histoire"

La directrice du département consommation de l'association Familles Rurales pointe du doigt la problématique qu'engendre la disparition de cette dérogation : "On pouvait acheter de la matière brute et cuisiner soi-même ces produits, relève Nadia Ziane, et c'était plus sain d'un point de vue de santé publique". Familles Rurales critique une certaine incohérence : "On est en train de nous dire 'vous ne pourrez plus vous préparer votre filet de merlu, il faudra acheter une barquette de poisson transformé qui ne sera pas bonne pour votre santé'", raille Nadia Ziane qui fustige "un mauvais signal d'un point de vue économique et sanitaire". Elle rappelle qu'"une famille sur deux renonce à certains aliments, faute de budget suffisant".

Interrogée pour savoir si la fin de cette dérogation pouvait bénéficier aux restaurateurs, Nadia Ziane répond que "les familles qui aujourd'hui en sont à compter sur leurs tickets-restaurant pour remplir leurs caddies n'iront de toute façon pas les voir". La directrice du département consommation de l'association Familles Rurales n'est d'ailleurs "pas certaine que les restaurateurs soient impactés par cette mesure".  "Les familles qui en sont à compter sur leurs tickets-restaurant pour remplir leur caddie n’iront de toute façon pas voir les restaurateurs", ajoute-t-elle.

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