Avocat, retraité ou agriculteur... On a rencontré des Français qui vont interroger Emmanuel Macron sur la réforme des retraites
Le chef de l'État lance la consultation sur les retraites jeudi soir à Rodez. Au total 500 personnes ont été choisies pour poser une question à Emmanuel Macron.
500 Français vont échanger avec Emmanuel Macron jeudi 26 septembre sur la réforme des retraites, qui doit mettre fin aux 42 régimes spécifiques. Le chef de l'État se rend à Rodez dans l'Aveyron pour lancer la consultation qui doit s'étaler jusqu'à la fin de l'année. Parmi les citoyens sélectionnés, un panel d'une quinzaine de personnes qui représentent chacune une catégorie socio-professionnelle. Franceinfo a pu rencontrer certains des participants qui ont déjà préparé leur question.
Pourquoi vouloir faire disparaître le régime de retraites des avocats qui est autonome, autofinancé et solidaire ?
Annabelle Montel Estève est avocate au barreau de Rodez, elle sera dans la salle jeudi soir pour poser sa question. Elle assure que les professions libérales en France "sont extrêmement inquiètes de savoir ce qui va se passer. Les cotisations retraites vont augmenter de façon drastique". Selon Annabelle Montel Estève, cette réforme pourrait entraîner la disparition de centaines de cabinets d'avocats.
Quelle sera la place du retraité dans la société future ?
René Bécouze, 73 ans, est retraité. Durant sa carrière, il a été journaliste puis il a travaillé dans les cabinets de collectivité territoriale. Aujourd'hui, il ne se sent pas mis de côté mais il "côtoie des gens qui ont parfois un peu ce sentiment". Sur la réforme des retraites, il se dit plutôt favorable à un système à points "avec bien entendu un souci d'équilibre. Il faut faire attention à la solidarité nationale, que personne ne reste trop sur le bord du chemin parce qu'ils n'ont pas travaillé ou qu'ils ont eu des pépins et que les points ne sont peut-être pas forcément là". Selon lui, la solidarité est un critère important de la future réforme.
Est-ce que les salaires vont augmenter pour que les cotisations soient plus importantes, et donc que nos retraites aussi soient plus importantes ?
Grégory Poczernin, 42 ans, est assistant social dans un centre hospitalier spécialisé en psychiatrie à Rodez. Il juge qu'il est mal payé. "Écoutez la souffrance des plus relégués de la société, c'est le travail qui est épuisant, dit-il. On ne peut pas travailler jusqu'à 64 ans. Il y en a qui le choisissent, mais ce sont souvent les cadres. Les ouvriers, les salariés, ils veulent partir vite avec une retraite convenable".
Est-ce que la réforme des retraites va garantir aux agriculteurs retraités une retraite décente au dessus du seuil de pauvreté ?
Anthony Quintard, 29 ans, est agriculteur et éleveur de volaille et de vaches à Saint Felix de Lunel à une trentaine de kilomètres de Rodez. Actuellement, les agriculteurs touchent "une retraite à 75% du Smic. Ce qui est quand même dérisoire, il faut bien le reconnaître. La réforme s'engage à ce que tout le monde touche au moins 85% du SMIC dans la retraite. Pour nous, ce serait un vrai progrès". Et il compte le dire au président.
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