"C'est pour ça qu'on n'avance pas" : des manifestants s'opposent à la présence de black blocs dans les cortèges contre la réforme des retraites
Des casseurs ont infiltré plusieurs cortèges en France. Malgré quelques dégâts, ils ont été repoussés par des manifestants.
Durant les défilés du 5 décembre contre la réforme des retraites, des black blocs se sont joints aux défilés parmi les manifestants qui ont drainé 806 000 personnes selon le ministère de l'Intérieur, 1,5 million d'après la CGT. Des tensions ont éclaté à Nantes, Bordeaux, Rennes ou encore à Paris où le cortège s'est retrouvé bloqué avant la place de la République à cause de heurts.
Des dizaines hommes cagoulés
"Calmez-vous", lance un homme aux casseurs infiltrés dans la manifestation parisienne. Ces black blocs sont habillés tout en noir et cagoulés. Ils sont plusieurs dizaines. Il y a des hommes et des femmes équipés de marteaux ou de sacs remplis de pierres pour les jeter sur les forces de l'ordre. Ils apparaissent et disparaissent en quelques minutes au milieu des autres manifestants. Ils s’en prennent le plus souvent à ce qu’ils considèrent comme des symboles du capitalisme : des banques, des chaînes de fast-food, des trottinettes en libre-service.
Ces violences ont lieu sous le regard médusé des autres manifestants. "Abruti", lance un homme à l'un de ces casseurs qui essaye de mettre le feu à un grand sapin de Noël, installé il y a quelques jours par la mairie de Paris. Des pompiers qui manifestent sont en train de les en empêcher. "Ce n'est pas ça qu'il faut faire", hurle un manifestant. La tension monte : il y a quelques échanges de coups. "Tu crois que les gens vont foncer dans les flammes ? Pourquoi vous vous en prenez à nous ?", lui lance un black bloc. "J'ai sauvé des connards comme toi", lui rétorque le pompier.
Des manifestants dépités
Les pompiers n’ont pas lâché, les black blocs ont dû abandonner mais ils ont déjà trouvé une nouvelle cible : la vitrine d’une banque place de la Nation. Ça énerve Michaël et Ludwig, deux amis qui sont venus de la Marne pour manifester pacifiquement. "Ça ne sert à rien, c'est une action qui est vaine, dit l'un d'eux. Ils vont se faire rembourser par l'assurance, ils vont mettre deux jours pour remplacer une vitre et demain ça changera quoi ?".
L'État se sert de ces petits groupuscules qui cassent tout. On dévie la colère du peuple et à la télé ça permet de montrer de vilains casseurs puis les gens pas trop informés font l'amalgame et se disent 'ceux qui sont dans la rue sont des mauvais'.
Ludwigà franceinfo
Selon ce manifestant, "c'est comme ça pour toutes les revendications sociales. C'est pour ça qu'on n'avance pas et qu'on n'avancera jamais". Là encore, quand ce ne sont pas les policiers qui interviennent, ce sont des manifestants qui leur demandent de partir. Finalement, il n’y aura pas eu beaucoup d’incidents par rapport à d’autres manifestations.
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