Réforme des retraites : "Le gouvernement n'est pour rien" dans la "pagaille" à l'Assemblée, selon Eric Woerth

Article rédigé par Fabien Magnenou, Raphaël Godet
France Télévisions
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Eric Woerth, député Renaissance de l'Oise, à l'Assemblée nationale, à Paris, le 17 février 2023. (AMAURY CORNU / HANS LUCAS / AFP)
Il pointe la responsabilité de LFI. "C'est une volonté de dégrader l'institution puisqu'ils souhaitent faire table rase des institutions de notre pays", a-t-il déclaré, samedi, sur France Inter.

Ce qu'il faut savoir

Après la fin de l'examen de la réforme des retraites à l'Assemblée nationale, l'heure est au bilan. "Le gouvernement n'y est pour rien", dans la "pagaille" au Palais-Bourbon, a assuré,  samedi 18 février sur France Inter, Eric Woerth, député Renaissance de l'Oise. Il pointe la responsabilité de LFI. "C'est une volonté de dégrader l'institution puisqu'ils souhaitent faire table rase des institutions de notre pays par des rappels au règlement sans arrêt, par le dépôt de 20 000 amendements", accuse-t-il. De l'autre côté, les Insoumis estiment que le gouvernement a fait de l'"obstruction" en ne consacrant que neuf jours de débat à l'Assemblée. Ce direct est maintenant terminé. 

Le numéro 2 des Républicains sanctionné. Le président des Républicains Eric Ciotti a démis de ses fonctions Aurélien Pradié. Depuis la présentation de la réforme des retraites par le gouvernement, le député du Lot s'était ouvertement opposé à certaines dispositions clés du texte, pourtant soutenues par sa formation. "Ses prises de positions répétées [n'étaient] plus conformes avec les valeurs de cohérence, d'unité et de rassemblement qui doivent guider la droite républicaine", a justifié le patron des LR, dénonçant une "aventure personnelle" de la part d'Aurélien Pradié.

Divisions au sein de la Nupes. Alors que les écologistes ont critiqué le "raté stratégique" de LFI, les Insoumis se défendent. Les députés insoumis "ont tenu bon même quand leurs alliés Nupes se sont, hélas, alignés sur les leçons de bonnes manières données par la macronie", a écrit Jean-Lean Luc Mélenchon dans une note de blog, vendredi. "Nous avons eu des appréciations tactiques différentes, mais nous avons été unis sur l'essentiel", a déclaré sur franceinfo la députée insoumise Aurélie Trouvé.

Débat terminé à l'Assemblée sans vote sur le recul de l'âge légal. L'examen a pris fin, vendredi à minuit, sans vote sur l'article 7, qui porte sur le recul de l'âge légal à 64 ans. "Vous m'avez insulté pendant 15 jours", s'est énervé le ministre du Travail Olivier Dussopt en s'adressant aux députés LFI. "Personne n'a craqué et nous sommes là devant vous pour la réforme", a-t-il conclu, la voix éraillée. Il revient désormais aux sénateurs de se pencher sur le projet de loi. Le texte est désormais attendu au Sénat, le 28 février en commission, puis le 2 mars dans l'hémicycle.

Motion du RN rejetée. Elle n'a recueilli que 89 voix, dans la nuit de vendredi à samedi, loin de la majorité requise, qui est de 287 voix. La Première ministre Elisabeth Borne a dénoncé les "deux populismes" du Rassemblement national et de La France insoumise, en réponse à la motion de censure de Marine Le Pen qui a brocardé un projet de réforme des retraites "mal conçu, mal porté et mal expliqué".