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"Il faut monter la barre plus haut" : en Seine-Maritime, les syndicats des raffineries veulent durcir le mouvement contre la réforme des retraites

Devant l'une des deux raffineries du département, celle de TotalEnergies à Gonfreville-l'Orcher, près du Havre, les salariés décideront mardi matin de la forme que prendra la mobilisation contre la réforme des retraites.
Article rédigé par Boris Loumagne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un drapeau de la CGT à côté du site de la raffinerie TotalEnergy, à Gonfreville-l'Orcher, près du Havre, le 10 octobre 2022. Photo d'illustration. (LOU BENOIST / AFP)

L'assemblée générale doit avoir lieu tôt mardi 7 mars, à 5 heures du matin, au moment où les équipes de la journée relaient celles de la nuit. Les syndicats se sont mis d'accord pour soumettre au vote des salariés la proposition suivante : une grève de 72 heures reconductible pour protester contre la réforme des retraites. La même proposition sera faite mardi aux salariés de la raffinerie d'ExxonMobil.

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Une véritable nouveauté jusqu'ici, les salariés des raffineries s'étaient mobilisés sur une journée. Un durcissement du mouvement donc face à un gouvernement qui fait la sourde-oreille selon Arnaud Ruffray, porte-parole Force ouvrière, plateforme Normandie : "Les syndicats, les salariés et les Français ont été plutôt raisonnables. Il y a eu des journées d'action sans mettre trop de pression. On fait ça posément. Peut-être que le gouvernement, lui aussi, va regarder ce qui se passe pour prendre ses responsabilités. On a vu que ça ne marchait pas alors qu'il y avait du monde dans la rue, donc on s'est dit à un moment, il faut monter la barre plus haut."

"On est sur un blocage, c'est la deuxième étape. On l'a fait dans le temps pour se dire on laisse une chance au dialogue et aux choses de se faire correctement. Ça ne vient pas, on passe la barre du dessus."

Arnaud Ruffray, porte-parole FO

à franceinfo

L'étape suivante, c'est donc cette grève de 48 heures reconductible. Concrètement, cela veut dire qu'il n'y aura plus d'entrée et plus de sortie de camion-citerne pendant deux jours. Il y aura donc à minima un appauvrissement des expéditions de carburant. Mais pas de risque de pénurie dans les prochains jours. "À court terme, on n'a pas d'inquiétude particulière à avoir, indique Arnaud Ruffray. Même si on a vu quelques stations sur Le Havre qui commencent à manquer de produits mais sur le court terme, il n'y aura pas d'enjeu particulier."

Pas d'inquiétude pour le moment et pas d'arrêt de la production encore prévu à Gonfreville. Mais la question se posera si la grève est reconduite dans 72 heures. Tout dépendra aussi de la motivation des salariés. Certains ont été marqués par la grève pour les salaires d'octobre 2022. Une grève usante, selon les responsables syndicaux, qui a laissé des traces et qui pourrait jouer sur la détermination à la raffinerie de Gonfreville.

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