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Mobilisation contre la réforme des retraites : Eric Dupond-Moretti appelle les procureurs à "une réponse pénale systématique et rapide"

Le ministre de la Justice s'est exprimé dans une "dépêche" adressée aux procureurs généraux et aux procureurs de la République.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, le 21 mars 2023 à Paris. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Il veut que la fermeté prédomine. Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a demandé, le 18 mars, "une réponse pénale systématique et rapide" à l'encontre des personnes interpellées en marge des rassemblements contre la réforme des retraites pour "troubles graves à l'ordre public", "atteintes aux personnes et aux biens" et "actes d'intimidation et menaces contre les élus".

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Dans un message adressé aux procureurs généraux et aux procureurs de la République, dont l'AFP a eu connaissance mercredi, le garde des Sceaux appelle les magistrats à "se rapprocher de l'autorité préfectorale" pour que celle-ci "les tienne informés des événements prévus et des moyens mis en œuvre pour sécuriser les manifestations et préserver l'ordre public". "Vous attacherez une attention particulière aux infractions qui seraient commises contre des élus", a insisté le ministre dans sa note.

Le Syndicat de la magistrature proteste

"Les faits les plus graves, en particulier les violences commises à l'encontre des élus ou des membres des forces de l'ordre, devront donner lieu à des déferrements dans le cadre de comparutions immédiates, comparutions par procès-verbal, et comparutions sur reconnaissance préalable de culpabilité", a-t-il ajouté.

Deux jours après cette injonction, le Syndicat de la magistrature a exigé que l'autorité judiciaire ne soit "pas au service de la répression du mouvement social". "Notre place n'est pas dans les salles de commandement car en nous associant aux autorités de police en amont de la réponse judiciaire, nous contribuons à la pénalisation du mouvement social et nous nous privons de notre capacité de contrôle en aval", précise-t-il.

"Notre place n'est pas au côté des préfets pour préparer la répression des manifestants mais de protéger les justiciables dans l'exercice de leur citoyenneté", ajoute le syndicat, classé à gauche. Depuis le 16 mars, date du recours au 49.3 par le gouvernement pour l'adoption de la réforme des retraites, plusieurs centaines de manifestants ont été interpellés en France, leurs gardes à vue se soldant le plus souvent par un classement sans suite.

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