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Recul de l'âge de la retraite : "Le système est équilibré, il n'y a pas lieu de faire une réforme", rétorque Force ouvrière

Dans un entretien au journal "Le Parisien", jeudi, la Première ministre confirme que les contours de la réforme des retraites seront présentés le 15 décembre.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un militant Force Ouvrière lors d'une manifestation à Metz (Moselle). (CLÉMENT LHUILLIER / RADIO FRANCE)

"L'ensemble des organisations syndicales de ce pays, notamment Force ouvrière, ont dit qu'il n'y avait pas de déficit. Le système est équilibré, il n'y a pas lieu de faire une réforme, notamment par le recul de l'âge de départ à la retraite", a expliqué jeudi 1er décembre sur franceinfo, Michel Beaugas, secrétaire confédéral de Force ouvrière. Elisabeth Borne a confirmé que les contours de la réforme des retraites seront présentés le 15 décembre. Le projet de loi sera examiné au Parlement "au printemps", pour "une entrée en vigueur avant la fin de l'été", détaille la Première ministre dans un entretien au journal Le Parisien (article pour les abonnés). "Les Français sont 77 % contre cette mesure, le recul de l'âge départ à la retraite, juste après les fêtes, on peut s'attendre à ce qu'il y ait des mobilisations et des grèves", a répondu Michel Beaugas.

franceinfo : Que pensez-vous des premières pistes évoquées aujourd'hui par la Première ministre Élisabeth Borne. Est-ce que ça vous laisse des marges de négociation ?

Michel Beaugas : Je crois qu'on a tous compris que le choix a été fait et que ça sera l'âge de départ à la retraite à 65 ans pour tout le monde et donc entrer en discussion dans les jours qui viennent sur le financement du système de retraites, alors que les positions du gouvernement sont claires, arrêtées par voie de presse. Eh bien ça va être compliqué.

Les organisations syndicales sont toutes opposées au recul de l'âge de départ à la retraite, elles sont toutes favorables à ce que, pour une fois, les entreprises puissent participer quand même à l'équilibre du système. L'ensemble des organisations syndicales de ce pays, notamment Force ouvrière, ont dit qu'il n'y avait pas de déficit. Le système est équilibré et que donc il n'y a pas lieu de faire une réforme, notamment par le recul de l'âge de départ à la retraite.

Il n'y a rien qui trouve grâce à vos yeux dans les propos de la Première ministre ?

Nous sommes allés aux concertations. Nous avons fait un certain nombre de propositions sur les aménagements de fin de carrière, sur les temps partiels imposés aux femmes, comment on pouvait compenser pour que celles-ci, puissent avoir une retraite à un vrai taux plein. On a fait des propositions, on n'a pas l'impression d'être entendus. C'est-à-dire que le gouvernement, en fait, va renvoyer pour une partie des discussions, des organisations syndicales, notamment les fins de carrière à des négociations de branche pendant ce temps-là, le gouvernement va reculer l'âge de départ à la retraite. Ce qui veut dire que l'ensemble des gens nés en 1961, mais surtout la génération 1966 va travailler trois ans de plus. C'est ça le résultat de ce qu'a annoncé la Première ministre aujourd'hui.

Si on ne fait rien, nous aurons plus de 100 milliards d'euros de dettes supplémentaires pour notre système de retraite dans les dix prochaines années, dit la Première ministre. Elle a tort selon vous ?

Ah c'est faux. Je suis moi-même membre du Conseil d'orientation des retraites. Je rappelle qu'il y a cinq ans, le COR voyait les années 2020, 2021, 2022 déficitaires. Pas de chance les années 2020, 2021 2022 sont excédentaires et pas qu'un peu de trois à quatre milliards. Ça veut dire que les projections que fait le COR peuvent se tromper. En fait, le déficit qui serait annoncé par le gouvernement entre dix et 12 milliards par an, c'est 0,5 % du produit intérieur brut, le produit intérieur brut français en 2021, c'est 2 500 milliards d'euros. Ça veut dire que c'est peanuts. Et surtout les aides aux entreprises, c'est 144 à 157 milliards en fonction de ce qu'on compte les exonérations ou pas, c'est 9% du PIB. Ça veut dire que le les aides aux entreprises coûtent aussi cher au produit intérieur brut que les retraites. Le reste, c'est un choix de société et ce choix, le président de la République et la Première ministre ne vont pas le faire en faveur des retraités. Les Français sont 77 % contre cette mesure, le recul de l'âge départ à la retraite, juste après les fêtes, on peut s'attendre à ce qu'il y ait des mobilisations et des grèves.

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