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Réforme des retraites : l'avis du Conseil d'État montre que "le gouvernement est dans la précipitation", estime Adrien Quatennens

Pour le député du Nord de La France Insoumise, les critiques formulées par la plus haute juridiction du pays "créditent tous nos points d'alerte sur les manquements du projet de loi" de la réforme des retraites.

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Adrien Quatennens, sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Cela va au-delà des socialistes et des communistes, nous nous adressons cette fois à toute l'opposition car ce sont bien les droits du Parlement qui sont mis en cause, et l'avis du Conseil d'État vient quelque part créditer la thèse des oppositions, et en quelque sorte aussi soutenir l'avis majoritaire des Français qui sont opposés à cette réforme", a indiqué le député de La France insoumise Adrien Quatennens dimanche 26 janvier sur franceinfo.

>> Réforme des retraites : l’avis sévère du Conseil d’État

Son groupe parlementaire veut profiter des critiques du Conseil d'État sur l'étude d'impact accompagnant le projet de réforme des retraites, pour chercher le soutien des autres oppositions afin de déposer une motion de censure contre le gouvernement.

Des projections "truquées", "faussées", "pipées"

Selon un avis publié vendredi, le Conseil d'État, saisi le 3 janvier, a estimé ne pas avoir eu le temps de "garantir au mieux la sécurité juridique" de la réforme des retraites, l'institution déplorant aussi les "projections financières lacunaires" du gouvernement et un recours aux ordonnances qui "fait perdre la visibilité d'ensemble".

Pour Adrien Quatennens, "cette étude d'impact est complètement faussée, truquée, les chiffres sont pipés pour favoriser le système par points que veut instaurer Emmanuel Macron".

"Par exemple, dans le projet de loi, il est clairement explicité que l'âge d'équilibre va se décaler génération après génération, comme le précisait le rapport Delevoye", a-t-il ajouté. "Dans l'étude d'impact, cet âge d'équilibre a été dans tous les cas-types gelé à 65 ans : tous les cas-types qui sont présentés sont en fait des 'cas-pipes'. Tout est fait pour biaiser, pour tromper."

Pour le député du Nord, "le gouvernement est dans la précipitation et il espère faire passer une pilule bien trop grosse qui ne peut pas être avalée : non les Français ne veulent pas être contraints de travailler toujours plus pour financer les retraites."

Invité à réagir aux propos du député LREM Mounir Mahjoubi qui accuse Jean-Luc Mélenchon de "sortir du cadre démocratique" et de "favoriser les violences contre les députés", Adrien Quatennens a répondu : "Je suggère à Mounir Mahjoubi de travailler le fond de la réforme qu'il a bien du mal à défendre. Pour tout le reste il va sans dire que malgré tous ces anathèmes jetés à la figure de Jean-Luc Mélenchon par la République en marche, nous sommes des républicains convaincus et conséquents et nous appelons toujours à la manifestation pacifique."

Il a également, à l'instar de Jean-Luc Mélenchon, défendu l'idée que "la France est devenue un régime autoritaire" : "Quand on a 61% des Français qui sont opposés à un projet de réforme et que même le programme d'Emmanuel Macron ne disait pas qu'on ferait cela, que peut-on dire d'autre si on considère cette manière de procéder, la manière dont le parlement est écrasé et surtout la répression qui s'exprime comme si l'on pouvait faire passer un projet de loi de cette ampleur à coups de matraque".

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