Réforme des retraites : la proposition d'abrogation portée par le RN est "une escroquerie et une voie sans issue", dénonce Marylise Léon

Pour la leader de la CFDT, il s'agit uniquement d'un "objectif de communication". Le RN propose une abrogation de la réforme que Marylise Léon juge "totalement irresponsable" et "sans issue".
Article rédigé par franceinfo
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Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, le 8 octobre 2024 sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

"C'est à la fois une escroquerie et une voie sans issue", s'agace mardi 8 octobre sur France Inter Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, alors que le Rassemblement national présentera lors de sa niche parlementaire à la fin du mois une proposition d'abrogation de la réforme des retraites. La leader de la CFDT y voit "un objectif de communication" de la part de l'extrême droite.

Marylise Léon juge cette proposition "totalement irresponsable", d'autant "qu'elle est sans issue puisqu'elle ne sera pas reprise au Sénat". La responsable syndicale met en avant le fait que le RN propose de "supprimer les 64 ans pour revenir à 62 ans, et de supprimer les 43 annuités de travail pour revenir à 42, pour arriver à un déficit accru de 15 milliards d'euros du régime de base des retraites" tout en proposant "en contrepartie d'augmenter une partie de fiscalité". Selon elle, cela "dénature les modalités de financement des régimes de retraite".

Marylise Léon accuse le RN de "fragiliser le régime par répartition qui est assis sur les cotisations". "Ils font croire aux salariés que leur proposition est une solution, ce qui n'est pas le cas", dénonce-t-elle. La patronne de la CFDT précise d'ailleurs que son syndicat maintient son opposition à l'extrême droite qui "porte au cœur de [son] programme les inégalités de droit, l'absence de solidarité, la division, la stigmatisation et la recherche de bouc-émissaires", des sujets "antinomiques avec ce que porte la CFDT". "Nous ne travaillons pas avec ces partis", insiste-t-elle.

La CFDT demande "une conférence où on parle des dépenses"

Marylise Léon rappelle par ailleurs que son syndicat souhaite "la généralisation de la retraite progressive dès 60 ans, sans condition". Elle espère que le nouveau gouvernement tendra la main aux organisations syndicales, souhaitant "l'ouverture de discussions" notamment "sur la pénibilité, les difficultés des femmes, les polypensionnés et le financement du régime, etc.". Elle assure que les syndicats ont "des propositions" à faire au Premier ministre, tout en maintenant une ligne rouge autour du report de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans. "Si on est autour de la table avec Michel Barnier, rien ne m'empêchera de lui faire la démonstration que les 64 ans, c'est profondément injuste", ajoute la leader de la CFDT.

De manière générale, Marylise Léon attend du nouveau Premier ministre davantage de concertations. "On appelle de nos vœux une conférence des finances publiques, où on parle des dépenses et des retraites", lance-t-elle. Elle considère que la présentation du budget "ne peut pas se faire en catimini, par médias interposés".

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