: Vidéo Réforme des retraites : "On ne va pas se remettre à se foutre sur la gueule sur la question des retraites dans cette période !", s'indigne Laurent Berger
Pour le secrétaire général de la CFDT, la question ne peut vraiment pas être au coeur des discussions à l'heure où les plans sociaux se succèdent, tout comme débattre d'une augmentation du temps de travail alors que "800 000 jeunes" arrivent sur le marché avec peu de perspectives.
"On ne va pas se remettre à se foutre sur la gueule sur la question des retraites dans cette période", s'est indigné Laurent Berger vendredi 3 juillet sur France Inter. Le secrétaire général de la CFDT réagissait à l'entretien d'Emmanuel Macron paru la veille dans la PQR où le président annoncait vouloir "demander au gouvernement de réengager une concertation avec les partenaires sociaux, en profondeur, dès l'été, sur ces questions."
"La CFDT ne voit pas comment, pendant cette période où les plans sociaux se succèdent, où les difficultés d'emploi se succèdent, on va mettre comme priorité de la concertation sociale la question des retraites", a-t-il soulevé.
Cet été, on va rester très mobilisés sur l'emploi.
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDTà France Inter
"On a tout un tas d'initiatives de soutien à nos équipes, de soutien aux salariés, notamment des toutes petites entreprises, mais sûrement pas sur la question des retraites", a détaillé Laurent Berger.
Toujours pour un système universel et contre l'allongement de la durée des cotisations
Pour autant, explique-t-il, "la CFDT continue d'être pour un système universel des retraites parce que ça nous semble beaucoup plus juste, notamment pour les salariés les moins bien dotés pendant leur carrière professionnelle. Donc, on peut continuer à discuter du principe et voir quand ça pourrait s'appliquer, mais sûrement pas de le faire cet été sous l'angle, en plus, de l'équilibre global du régime des retraites".
La question de l'allongement de la durée de cotisation, évoquée par Emmanuel Macron, reste "très clairement" un chiffon rouge pour la CFDT.
Autre "ligne rouge", le temps de travail
"Le débat sur l'augmentation du temps de travail, ce serait une ligne rouge, et ce serait scandaleux", a par ailleurs prévenu le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, après qu'Emmanuel Macron a estimé, dans une interview accordée à la presse quotidienne régionale, que la France "ne pouvait pas être (...) un des pays où l'on travaille le moins tout au long de la vie en Europe".
"La France, c'est un pays où la productivité est une des plus fortes, dans le monde", a répondu Laurent Berger, qui estime qu'augmenter le temps de travail en cette période de crise économique serait totalement contreproductif. "Franchement, des milliers de gens vont arriver malheureusement au chômage. 800 000 jeunes vont arriver sur le marché du travail et auront beaucoup moins de perspectives que les générations précédentes. La question, elle n'est clairement pas de travailler plus, elle est de travailler tous et de travailler mieux. C'est ça le défi qui doit nous mobiliser cet été et à la rentrée", a expliqué le leader de la CFDT.
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