Réforme des retraites : plusieurs milliers de manifestants dans les grandes villes, des centaines d'interpellations à la suite d'incidents
La tension ne faiblit pas. L'adoption définitive de la réforme des retraites après le rejet de la motion de censure lundi 20 mars a provoqué de nombreuses manifestations. Certains de ces rassemblements ont été émaillés d'incidents dans toute la France. A Paris, plusieurs centaines de personnes, dont des députés de La France insoumise (LFI), se sont d'abord réunies non loin de l'Assemblée nationale, place Vauban, avant d'être canalisées par les forces de l'ordre.
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Des feux de poubelles et des affrontements avec les forces de l'ordre ont eu lieu dans le quartier de la gare Saint-Lazare, autour de la place de l'Opéra. Un cortège a ensuite arpenté les rues en renversant des poubelles, suivi par les policiers en moto, tandis que d'autres étaient au Châtelet, non loin de l'hôtel de ville.
Les forces de l'ordre ont utilisé à plusieurs reprises des gaz lacrymogènes. Vers 23 heures, la situation s'est tendue place de la Bastille et dans les rues adjacentes avec des barricades improvisées de poubelles et de palettes de bois enflammées.
Au total, 234 personnes ont été interpellées dans la capitale, a appris franceinfo de source policière mardi. Par ailleurs, les forces de l'ordre ont dénombré environ 240 interventions pour des feux, notamment de poubelles.
D'autres manifestations spontanées ont également eu lieu dans plusieurs grandes villes de France. A Strasbourg (Bas-Rhin), un millier de manifestants se sont d'abord rassemblés place Kléber, dans le centre-ville, sifflant et huant le rejet de la motion de censure avant d'allumer des fumigènes et de scander : "Nous aussi, on va passer en force." Des dégradations ont été commises (façade de banque caillassée, poubelles incendiées, panneaux publicitaires brisés). La préfecture a annoncé six interpellations.
A Dijon (Côte-d'Or), quelque 200 personnes ont manifesté. La police a procédé à deux interpellations. A Lyon (Rhône), environ 500 manifestants, dont beaucoup de jeunes, se sont rassemblés vers 20h30. La préfecture a fait état de neuf interpellations et d'un blessé léger parmi les policiers. A Saint-Etienne, la préfecture a recensé quatre interpellations et trois policiers blessés. A Lille (Nord), les manifestants ont sifflé et hué devant la préfecture. "Ça va péter", "Louis XVI on l'a décapité, Macron on va recommencer", ont-ils scandé.
A Rennes (Ille-et-Vilaine), entre 300 et 500 jeunes, selon la préfecture, ont défilé dans le centre-ville. A Nantes (Loire-Atlantique), la manifestation s'est tendue en milieu de soirée, et des bouteilles ont été jetées sur les forces de l'ordre, qui ont répliqué avec des tirs de gaz lacrymogènes. D'autres rassemblements ont eu lieu à Bordeaux, Limoges, Poitiers, ou encore à Rouen ou Brest.
Depuis jeudi 16 mars, 94 agents de police, de gendarme ou de sapeur-pompier ont été blessés, selon le ministère de l'Intérieur. Plus de 1 200 actions non déclarées ont eu lieu sur le territoire français en moins d'une semaine.
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