Retraite à 65 ans : "Cela va mettre encore plus de monde au chômage", selon Aurélie Trouvé, membre du parti La France insoumise
Selon la présidente du Parlement de l'Union populaire "le nombre d'inscrits à Pôle emploi, le nombre de chômeurs a", contrairement à ce qu'affirme Emmanuel Macron, "augmenté depuis deux ans."
"Reculer l'âge de départ à la retraite à 65 ans, cela va mettre encore plus de monde au chômage", critique jeudi 17 mars sur franceinfo Aurélie Trouvé, présidente du Parlement de l'Union populaire, organe de campagne de La France insoumise, en réaction à l'annonce du programme pour l'élection présidentielle d'avril 2022 que président de la République sortant Emmanuel Macron a présenté lors d'une conférence de presse à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) ce jeudi.
franceinfo : Le plein emploi d'ici cinq ans et une pension minimale portée à 1 100 euros, ce sont les souhaits d'Emmanuel Macron qui a dévoilé son projet ce jeudi. Êtes-vous satisfaites de ces propositions ?
Aurélie Trouvé : Le problème, c'est le bilan de son quinquennat. Il faut savoir que le nombre d'inscrits à Pôle emploi, le nombre de chômeurs a, contrairement à ce qu'il dit, augmenté depuis deux ans. Ce qu'il nous propose, c'est de reculer l'âge de départ à la retraite à 65 ans, cela va mettre encore plus de monde au chômage. Nous nous proposons au contraire une retraite à 60 ans. D'abord, c'est tout à fait finançable et surtout, cela permet de mieux partager le travail, de dégager de l'emploi pour les plus jeunes. Nous proposons une revalorisation du SMIC à 1 400 euros net et nous proposons une garantie d'autonomie à 1 000 euros pour tout le monde, y compris les jeunes, ce qui permettra réellement de rehausser le pouvoir d'achat. Mais pour cela, il faut aussi faire rentrer de l'argent public. Or, Emmanuel Macron n'a eu de cesse de diminuer les recettes publiques, notamment parce qu'il fait payer de moins en moins les plus riches.
L'Observatoire français des conjonctures économiques a étudié la question et assure qu'au contraire, le pouvoir d'achat a augmenté ces cinq dernières années. Vous le contredisez ?
En tant qu'économiste, je préfère regarder le revenu disponible brut par unité de consommation ajusté, qui est le meilleur indicateur du revenu du pouvoir d'achat. Il a diminué en 2020 et 2021.
Le programme d'Emmanuel Macron vous paraît-il adapté à la crise sanitaire et économique que nous avons traversée et à celle que nous allons traverser à cause de la guerre en Ukraine ?
Le problème, c'est qu'il ne nous propose absolument pas un "plan de résilience", ni pour ce choc, ni pour ceux à venir. Pour le choc actuel, ce qu'il nous propose, c'est une réduction de 15 centimes d'euro pour faire face à la hausse des prix du carburant. C'est absolument insuffisant par rapport aux hausses qu'il y a eu avant et celles à venir. Cela va être encore un pouvoir d'achat grignoté et il ne s'en prend absolument pas aux extrêmement grands bénéfices des géants du pétrole, notamment Total, qui bénéficient de cette hausse des prix du carburant. Je rappelle que Total a fait 15 milliards de profits l'année dernière - c'est le record historique du CAC 40 - dont 7 milliards versés aux actionnaires. Que propose Emmanuel Macron par rapport à ces multinationales ? Rien du tout.
Et vous, que proposez-vous à la France insoumise ?
Nous proposons un blocage des prix des produits de première nécessité, dont les carburants et notamment le sans plomb 95 à 1,40 euros. C'était le niveau en janvier 2021. En bloquant ces prix, on va grignoter les profits de ces multinationales.
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