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Retraites : "La contestation continuera" autrement que dans la rue, assure Cyril Chabanier, président confédéral de la CFTC

Les syndicats appellent, mardi, à une 14e journée de manifestations contre la réforme des retraites.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Cyril Chabanier, président confédéral de la CFTC, la Confédération française des travailleurs chrétiens, était mardi 2 mai l'invité de la matinale de franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

La 14e journée de manifestation contre la réforme des retraites mardi 6 juin sera la "dernière mobilisation dans la rue sûrement", estime sur franceinfo Cyril Chabanier, président confédéral de la CFTC. Mais pour le syndicaliste, ce n’est "pas un baroud d’honneur parce que la contestation continuera d’une autre manière".

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L'objectif de cette nouvelle journée de mobilisation est selon lui de "faire pression sur la présidente de l'Assemblée nationale pour laisser les députés voter sur la proposition du groupe Liot". Le groupe centriste Libertés, indépendants, Outre-mer et territoires a déposé une proposition de loi pour tenter d’obtenir l'abrogation de la réforme des retraites, mais le texte a été vidé de sa substance. L'article principal, visant à revenir à un âge légal de départ à la retraite à 62 ans, a été supprimé par la commission des affaires sociales. Le président confédéral de la CFTC le déplore.

"On souhaite absolument qu’il y ait enfin un vote sur les 64 ans, puisqu'il n’y a jamais eu de vote."

Cyril Chabanier, président confédéral de la CFTC

à franceinfo

Mais Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale, n’exclut pas d’activer l’article 40 de la Constitution pour éviter tout nouvel amendement. "Ce serait un pur scandale", avait dénoncé le 31 mai dernier sur franceinfo, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT. Sans reprendre la terme, Cyril Chabanier abonde : "Cela poserait un gros problème de légitimité, passer par l’article 40 pour empêcher le vote, poserait un vrai problème démocratique."

"On veut qu’il y ait un vote" sur les 64 ans

Plus précisément, "l'accumulation d'articles constitutionnels pose un vrai problème démocratique aujourd'hui". Le syndicaliste tient à rappeler "qu'il y a eu une procédure accélérée à l'Assemblée nationale, l'utilisation de deux articles au Sénat dont un vote bloqué, puis le 49.3, puis maintenant peut-être l’utilisation de l’article 40". Cyril Chabanier ne remet pas en cause "la légalité" de ces articles "mais évidemment que ça pose un problème démocratique", répète-t-il.

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Lors de son déplacement au Mont Saint-Michel lundi, le chef de l’État Emmanuel Macron a déclaré que le débat devait se tenir "dans le cadre démocratique et le respect de la Constitution". Pour le président confédéral de la CFTC estime que le "cadre démocratique" n’est pas respecté par le gouvernement.

"Le gouvernement nous dit qu'il y a eu des votes. Il y a un vote à la commission sociale de l’Assemblée mais ce sont 70 députés qui votent et pas 577. En plus, des groupes politiques ont changé des personnes dans cette commission pour que le vote aille dans le sens du gouvernement."

Cyril Chabanier, président confédéral de la CFTC

à franceinfo

Il ajoute avec un autre argument : "La Première ministre dit qu’il y a eu une motion de censure et qu’elle a mis la confiance de son gouvernement au vote, mais tout le monde sait que voter une motion de censure ou voter une proposition de loi, ce n’est pas la même chose." Puis il conclut : "Ce n’est pas compliqué, on veut qu’il y ait un vote, que les représentants des concitoyens puissent s’exprimer pour ou contre les 64 ans et on sent que le gouvernement est très inquiet de ce vote. Et donc il fait tout pour l’éviter".

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