Visite de Charles III en France : Buckingham Palace "surveille de près" les manifestations contre la réforme des retraites
Charles III a réservé à la France sa première visite d’Etat en tant que monarque et doit arriver dans la soirée du dimanche 26 mars à Paris. Trois jours sur le sol français avec un programme précis entre Paris et Bordeaux. Sauf que les manifestations et les grèves s’invitent à la fête. Si la Couronne ne communique pas officiellement sur la situation. Le ministère des affaires étrangères britanniques et Buckingham sont en contact régulier depuis le début de la semaine.
Le Daily Mail affirme que le palais royal "surveille de près les émeutes françaises". Il n’est pour l’heure pas question d’une annulation de sa venue, mais le Roi, toujours selon le journal, "suivra les conseils des autorités".
"A good old general strike"
Les médias britanniques ont bien retenu la formule d’Olivier Besancenot sur franceinfo qui veut accueillir Charles III avec "une bonne vieille grève générale". Cette expression a été largement reprise ici traduite par "good old general strike", comme une tradition si française et tellement étrangère à la culture britannique.
Si la Grande-Bretagne est secouée par des mouvements sociaux depuis l’été 2022, cela signifie des arrêts de travail, mais pas de cortèges ni de grandes manifestations. Juste des petits groupes de grévistes au pied des établissements concernés, que ce soit des écoles, des hôpitaux ou des gares.
Même s’il arrive que le roi soit parfois hué voire qu’on lui jette des œufs, il n’est pas habitué à de telles démonstrations d’hostilité. Il a l’habitude d’évoluer dans un climat bien plus feutré, on ne parle même pas des épaisses moquettes des palais royaux. Même quand des anti-monarchies viennent manifester lors de l’une de ses sorties officielles, ils sont rarement plus d’une vingtaine et n’aperçoivent Charles III que de loin et derrière des barrières, qu’ils respectent scrupuleusement.
"De la poussière et des carcasses de voitures incendiées"
Le très conservateur Telegraph, qui n’hésite généralement pas à verser dans la caricature quand il s’agit de la France, s’inquiète de voir son monarque pris dans "les manifestations, les piquets de grève, les graffitis et les services publics erratiques". Et la description de la capitale française se poursuit : "Il y aura de la poussière, des carcasses de voitures incendiées, des trottoirs cassés, des panneaux de signalisation et des feux de circulation scotchés."
Les médias anglais ont aussi relayé des images de guillotine brandies dans les manifestations françaises pour reprocher à Emmanuel Macron de se comporter comme un roi. Évidemment, ici, pour un peuple majoritairement favorable à la monarchie, le symbole interpelle.
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