Scandale des eaux Nestlé : Foodwatch va déposer deux nouvelles plaintes contre Nestlé et le groupe Alma

L'ONG de défense des consommateurs demande la désignation rapide d'un juge d'instruction.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'usine Nestlé Waters de Vittel, dans les Vosges, le 10 mai 2023. (JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP)

L'ONG de défense des consommateurs Foodwatch va déposer deux nouvelles plaintes contre Nestlé et le groupe Alma dans l’affaire des eaux en bouteille traitées illégalement, ont appris, mercredi 25 septembre, franceinfo et Le Monde. L'entreprise Nestlé avait pourtant scellé, il y a quelques jours, un accord avec la justice pour éteindre les enquêtes en cours.

Le 30 janvier, une enquête de la cellule investigation de Radio France et du journal Le Monde révélait que Nestlé et d’autres industriels avaient caché au public que l’eau qu’ils pompaient était contaminée. Pour continuer de la mettre en bouteille, ils ont eu recours à des systèmes de purification interdits. 30% des marques d'eau en bouteille sont concernées, selon l'enquête.

Alors que le tribunal d’Epinal annonçait il y a quelques jours la signature d’une CJIP, convention judiciaire d’intérêt public, permettant à Nestlé d’échapper à un éventuel procès en échange du versement d’une amende de 2 millions d’euros, Foodwatch, qui avait déjà porté plainte après la révélation de l’affaire par la cellule investigation de Radio France et par le journal Le Monde en janvier dernier, demande la désignation rapide d’un juge d’instruction.

Foodwatch assure avoir "refusé l'argent de Nestlé"

Ces deux nouvelles plaintes, cette fois avec constitution de partie civile, seront déposées mercredi auprès du tribunal judiciaire de Paris, pour faire la lumière sur la responsabilité des industriels mais aussi sur le manque de transparence de l’Etat dans cette affaire. En effet, comme révélé en janvier dernier par Radio France, le gouvernement avait été mis au courant de la tromperie par l’entreprise Nestlé elle-même, dès 2021, lors d’un rendez-vous confidentiel à Bercy.

Après avoir joué le jeu de la négociation avec l’industriel, le gouvernement avait ensuite accordé, début 2023, à la multinationale, la possibilité d’avoir recours à des micro-filtres interdits par la réglementation sur les eaux minérales naturelles. Et ce, contre l’avis de ses administrations, notamment l’Agence de sécurité sanitaire.

L’ONG, qui affirme avoir "refusé l’argent de Nestlé", "ne se résout pas à enterrer l’affaire de fraude massive qui touche le monde entier depuis des décennies, notamment la célèbre Perrier". D’autant plus que l'accord financier signé entre Nestlé et la justice n’éteint pas la possibilité de nouvelles actions judiciaires.

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