"Shrinkflation" : le gouvernement veut rendre plus explicite la hausse des prix

Le gouvernement prévoit d'imposer aux supermarchés de faire figurer une mention "visible" et "lisible".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des pâtes dans un rayon de supermarché, à Angers (Maine-et-Loire), le 2 septembre 2022. (JEAN-MICHEL DELAGE / HANS LUCAS / AFP)

La guerre contre la "shrinkflation" (ou "réduflation") monte d'un cran. Le gouvernement français a soumis à Bruxelles un projet d'arrêté contraignant les supermarchés à expliciter davantage les situations dans lesquelles les quantités d'un produit sont réduites avec un prix inchangé, voire plus élevé. Objectif : éviter quelques mauvaises surprises aux consommateurs, à défaut de pouvoir faire baisser les prix.

Le ministère de l'Economie travaille sur un texte, pour le mois de mars, afin de "répondre à la demande des consommateurs d'être mieux informés en cas de 'shrinkflation' sur certains produits", a fait savoir, mardi 2 janvier, le cabinet de la ministre déléguée notamment au Commerce, Olivia Grégoire. L'arrêté est soumis à Bruxelles pour vérifier la conformité avec une directive européenne de 2015 sur la transparence des règles techniques.

Vers une mention "visible, lisible"

Le gouvernement prévoit d'imposer aux supermarchés de faire figurer, sur les références ayant fait l'objet d'une réduction des portions, la mention suivante : "pour ce produit, la quantité vendue est passée de X à Y et son prix au (préciser l'unité de mesure concernée) a augmenté de ...% ou ...EUR", selon le projet d'arrêté que l'AFP a consulté lundi 1er janvier. Cette mention doit être placée "directement sur l'emballage ou sur une étiquette attachée ou placée à proximité de ce produit, de façon visible, lisible", précise encore le texte.

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait déclaré en octobre vouloir une "disposition" qui force "les industriels à faire figurer de manière très visible la réduction de contenu". "Cela a toujours existé, mais cette pratique se multiplie. C'est inacceptable", avait-il estimé.

Le PDG du groupe système U renvoie la balle aux industriels

"Ce n'est pas à nous d'informer le consommateur" des cas de "shrinkflation", "mais à l'industriel", a rétorqué Dominique Schelcher, PDG du groupe Système U, mercredi, sur France Inter. C'est "'l'industriel qui sait que son emballage a baissé, que sa recette a été éventuellement été remise en cause", a-t-il insisté.

Charger les supermarchés de faire ces signalements va être "compliqué", a ajouté Dominique Schelcher. "Ça va être une usine à gaz d'organiser cela", a-t-il jugé, anticipant "une perte de temps".

Le groupe Carrefour avait signalé, en septembre, les produits concernés par des manœuvres de "shrinkflation", mais l'association 60 millions de consommateurs avait dénoncé "une opération de communication". "Si c'est eux-mêmes qui décident de faire l'étiquetage, on se rend compte qu'ils vont étiqueter les produits des marques, et pas les leurs", avait rappelé Camille Dorloz, responsable de campagne chez Foodwatch.

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