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"Ça ne nous fait pas peur" : des centaines de personnes mobilisées pour des salariés de Peugeot jugés pour séquestration

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant le tribunal de grande instance de Versailles, jeudi matin, pour soutenir neuf salariés de l'usine Peugeot de Poissy (Yvelines). Ils comparaissaient pour la séquestration d'un agent de maîtrise, en février. 

Article rédigé par Matthieu Mondoloni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Environ 250 personnes étaient rassemblées devant le tribunal de grande instance de Versailles, jeudi 16 novembre, pour soutenir les neuf salariés de l'usine Peugeot de Poissy qui comparaissaient pour séquestration.  (MATTHIEU MONDOLONI / RADIOFRANCE)

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi 16 novembre au matin devant le tribunal de grande instance de Versailles. Ils apportaient leur soutien à neuf salariés de l'usine Peugeot de Poissy (Yvelines), qui comparaissaient dans l'après-midi pour séquestration. En février, ils ont retenu de force un agent de maîtrise du site automobile. Leur jugement a été mis en délibéré. Les syndicats estiment que cette comparution était inacceptable. 

Pas impressionnés par les poursuites du groupe

"Tous ensemble, tous ensemble" ou encore "pas terroristes, syndicalistes", scandent les manifestants devant le tribunal de Versailles, au son de la musique, drapeaux à la main. Ils sont en colère contre le dirigeant de PSA, Carlos Tavares, mais aussi contre la tenue de ce procès.

C'est nouveau pour nous d'être traités comme des délinquants, des voyous, de se faire assigner en correctionnelle alors que nous n'avons rien fait

Jean-Pierre Mercier, délégué CGT au sein du groupe Peugeot

à franceinfo

Pourtant, hors de question de baisser les bras. "Ça ne nous fait pas peur, ça ne nous impressionne pas, tempête le syndicaliste. Au contraire, ça nous renforce : ça veut dire qu'on est des gêneurs dans la politique de Tavares qui est de vouloir exploiter encore plus les travailleurs.""Il va entendre parler de nous", assure-t-il.

Des élus et des personnalités présents

Pour soutenir les manifestants et les salariés qui comparaissaient, plusieurs élus et personnalités politiques étaient présents. Parmi eux, les députés de La France insoumise Clémentine Autain et Eric Coquerel, le socialiste Gérard Filoche ou encore la porte-parole de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud. "C'est la lutte des classes dans toute sa férocité", affirme l'ancienne candidate à l'élection présidentielle. Elle conteste le chef de prévention des salariés. "Dix-sept minutes, c'est la séquestration la plus rapide et la plus furtive au monde !", ironise-t-elle.

Ce sont des mensonges, c'est un procès qui est monté de toutes pièces.

Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte ouvrière

à franceinfo

Elle dénonce également des relations de plus en plus tendues entre les salariés et la direction du groupe. "On a la multiplication des poursuites, des menaces, des convocations au commissariat, liste-t-elle. On a l'impression que le commissariat de Poissy est devenu l'annexe de la DRH."

Mickaël Wamen, ancien de Goodyear condamné en janvier 2017 en appel à 12 mois de prison avec sursis pour séquestration, dénonce une justice à deux vistesses : "Comme disait à une époque un éminent pensant : 'Qu'on soit riche ou puissant, la justice tranchera différemment'." L'Amienois s'indigne : "C'est exactement ce qui nous est arrivé et c'est malheureusement ce qui va aussi leur arriver, donc j'irai partout où il le faudra pour défendre les intérêts de mes camarades."

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