La direction de la CGT essuie un revers majeur lors de son 53e Congrès
Mauvaise surprise pour Philippe Martinez. Le 53e Congrès de la CGT, qui s'était ouvert lundi dans une atmosphère très tendue, a été mardi 28 mars le théâtre d'un vote de défiance inattendu vis-à-vis de la direction sortante. Un vote qui accroit le suspense sur la succession du numéro un de la centrale syndicale.
Les délégués présents à la Grande Halle d'Auvergne, dans l'agglomération de Clermont-Ferrand, ont rejeté par 50,32% des suffrages exprimés le rapport d'activité de la direction sortante, un revers majeur pour Philippe Martinez et la candidate qu'il avait choisie pour le remplacer, Marie Buisson. "C'est une première pour la CGT des temps modernes", a estimé auprès de l'AFP Jean-Marie Pernot, politologue spécialiste de l'histoire des syndicats.
Un manque de démocratie dénoncé
"C'est un désaveu de tout ce qui a été mené par la direction sortante", a réagi auprès de la presse Céline Verzeletti, co-secrétaire générale de l'UFSE (Union fédérale des syndicats de l'Etat), de plus en plus ouvertement candidate à la succession. Ce scrutin est un "vote par mandats", ce qui signifie que le vote de chaque délégué a été "bien débattu" au sein des syndicats, "ce n'est pas un vote d'humeur (...) donc ce n'est pas un petit signal envoyé à la direction sortante", a-t-elle souligné.
Durant tout l'après-midi, les orateurs se sont succédé à la tribune pour critiquer les orientations de la direction sortante, et le défaut de démocratie interne à la CGT. Ils ont notamment dénoncé l'approbation par Philippe Martinez de l'idée d'une "médiation" sur le dossier des retraites, avancée mardi matin par son homologue de la CFDT Laurent Berger. "Camarade Philippe Martinez, qui t'a donné mandat pour parler de médiation alors que les travailleurs sont dans la rue ?", l'a interpellé Murielle Morand, de la fédération de la chimie.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.