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Témoignages Pouvoir d'achat : "Je gagne 1500 euros et je viens au Secours populaire", ces familles "dépitées" par la hausse des prix

Face à la flambée des prix des produits de la vie quotidienne, de plus en plus de familles se tournent vers des associations pour s'en sortir. Illustration dans un local du Secours populaire à Colomiers, près de Toulouse.

Article rédigé par Hugo Charpentier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Secours populaire. Photo d'illustration. (ISABELLE RIVIÈRE / FRANCE-BLEU POITOU)

Ce mardi, sur les étals du Secours populaire de Colomiers (Haute-Garonne), les premières barquettes de fraises de l'année sont là. Mariama, bénévole, les propose à prix cassés : "Un euro contre quatre euros, comme j'ai pu le voir l'autre jour ! Les familles ici achètent beaucoup", glisse-t-elle. Comme une parenthèse pour de nombreuses familles qui voient leur porte-monnaie se vider de plus en plus rapidement au cours du mois.

Ainsi, l’inflation va continuer d’accélérer dans les prochains mois, jusqu’à atteindre 5,4 % en juin sur un an, selon l'Insee. L'impact est particulièrement visible sur les produits alimentaires qui ont déjà bondi de plus de 3% en avril. Face à cette flambée des prix, beaucoup de familles se tournent aujourd'hui vers les associations caritatives. Et pour certaines, c'est une triste première, comme Sihem, une fonctionnaire de 39 ans, maman de trois enfants.

Jamais, elle n'aurait pensé venir dans ce local : "Je gagne 1500 euros par mois, et je viens ici. C'est déstabilisant, vraiment. On n'a jamais manqué de quoi que ce soit. Et là, c'est vrai que ça devient difficile. Mais là, je paye 6 euros, je vais avoir un peu de légumes, du lait, des couches pour la semaine. Il y a aussi des vêtements de bébé à 50 centimes des vêtements d'adultes à un euro."

"Nos salaires restent inchangés alors qu'on a un coût de la vie qui augmente tous les jours et encore plus ces derniers temps compte tenu de l'actualité récente."

Sihem, une mère de famille

à franceinfo

Si elle garde le sourire, au fond, la colère gronde : "Je suis dépitée. On vit dans un pays qui est la cinquième puissance mondiale. J'ai une voiture, j'ai une maison avec un jardin, un garage et je ne pensais pas en arriver là, comme ça. C'est horrible."

"Comme ma famille"

Un avis que partage Monique, une retraitée de 68 ans, qui assure qu'il n'y a pas d'autres alternatives : "Ce n'est pas avec ce qu'on gagne à la retraite qu'on s'en sort. Il faut payer le loyer, l'eau, l'électricité... C'est pour ça que pour faire les courses, je préfère venir ici. Et en plus, ils sont super gentils. C'est comme ma famille !". 

Les bénévoles du Secours populaire de Colomiers (Haute-Garonne) s'attendent à accueillir d'ici peu plus de demandes d'aide alimentaire. (HUGO CHARPENTIER / FRANCEINFO)

Une grande famille qui, hélas, ne cesse de s'agrandir ces derniers temps
comme l'explique Benjamin Blanc, le responsable de ce centre à quelques kilomètres de Toulouse  : "Sur la structure de Colomiers, on accueille à peu près 1400 familles par an. Aujourd'hui, on a un peu plus de 600 familles pour l'aide alimentaire. On a connu une légère diminution suite à la fin des confinements, et là, on sent  que ça repart à la hausse depuis janvier. Il y a de nouveaux publics, des gens qui se débrouillaient clairement, qui arrivaient tant bien que mal à terminer les fins de mois et qui aujourd'hui ont basculé dans la précarité, qui n'arrivent plus à s'en sortir pour pouvoir continuer à vivre ou même survivre", regrette-t-il.

Mauvais signe : les bénévoles s'attendent à accueillir d'ici peu encore plus de monde : pour faire face, ils envisagent d'ouvrir le local une demi-journée supplémentaire le week-end. 

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