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Tous les signaux économiques sont au rouge en France

Croissance, chômage, consommation, investissements, exportations… Alors que François Hollande estime que "la reprise est là", les principaux indicateurs affirment tous le contraire. 

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
La croissance française a été nulle au premier et au deuxième trimestre de 2014, selon des chiffres publiés par l'Insee le 14 août 2014. ( GETTY IMAGES )

"La reprise est là." Voilà un mois, à l'occasion du traditionnel entretien télévisé du 14-Juillet, François Hollande affichait son optimisme. Un mois plus tard jour pour jour, la plupart des signaux de l'économie française semblent le contredire. La croissance est au point mort, le chômage continue de grimper, la consommation est atone, les exportations stagnent… Francetv info fait le tour des principaux indicateurs. 

La croissance au point mort

Après une stagnation au premier trimestre, la croissance française a de nouveau été nulle (0%) au deuxième trimestre 2014, selon la dernière note de l'Insee publiée jeudi 14 août. Conséquence : alors qu'il tablait sur une croissance à 1% en 2014 et à 1,7% en 2015, le gouvernement s'attend désormais à une faible progression de 0,5% en 2014, et guère plus de 1% en 2015.

Les entreprises investissent moins 

Cette croissance zéro au printemps s'explique en particulier par un nouveau recul de l'investissement des entreprises (-0,8% par rapport au premier trimestre, qui avait déjà connu une baisse de 0,7%). Un chiffre guère étonnant, puisque lorsque la conjoncture est mauvaise (et notamment lorsque l'inflation est faible), "les entreprises hésitent à investir et à embaucher", souligne Philippe Waechter, chef économiste chez Natixis AM, cité dans Le Figaro.

Les exportations stagnent

L'économie française pourrait être dopée par les pays étrangers : elle ne l'est pas. Au deuxième trimestre 2014, les exportations ont stagné, freinées par la baisse des exportations de produits manufacturés (-0,6 %), et en particulier en matériels de transport et en produits alimentaires. 

La consommation des ménages reste fébrile

En dehors de la dépense publique (+0,5%), seule la consommation des ménages a soutenu l'activité française au deuxième trimestre. Mais même cette progression de la demande privée est, en partie, en trompe-l'œil : l'Insee explique, en effet, que la consommation a surtout été soutenue par un bond de 3,5% des dépenses globales d'énergie, corrigeant un recul de 3,9% au premier trimestre. Il s'agit d'un retour à la normale après un hiver très doux, précise l'Insee...

Le risque de déflation plane

Dans le même temps, l'inflation continue de ralentir, et le risque d'une déflation tant redoutée se rapproche. Dans la zone euro, l'inflation était, en effet, de 2,6% en rythme annuel il y a encore deux ans. Depuis, elle n'a cessé de dégringoler. En juin, elle n'était plus que de 0,5%, et pourrait s'établir à 0,4% en juillet, selon les prévisions. Et la tendance est sensiblement la même en France.

Or, si elle peut représenter, à première vue, une aubaine pour les ménages, une baisse généralisée des prix représente un vrai risque pour l'économie française. Lorsque les prix chutent, les marges des entreprises se réduisent. Ces dernières sont donc contraintes de diminuer leurs investissements, voire de baisser les salaires. Ce qui a pour conséquence de freiner la consommation, donc de tirer encore davantage les prix à la baisse. Un effet psychologique peut en outre intervenir lorsque les prix baissent durablement : les consommateurs sont tentés de reporter leurs achats, amplifiant ainsi l'intensité de ce cercle vicieux.

Le chômage continue de grimper

Autre indicateur au rouge : l'emploi. Qu'il semble loin l'objectif de François Hollande "d'inverser la courbe du chômage" ! Mois après mois, le nombre de demandeurs d'emploi continue d'augmenter. Et la tendance ne semble pas sur le point de changer. Pour 2014, l'Insee s'attend à une hausse globale du taux de chômage. "D'ici à la fin de l'année, la hausse attendue de l'activité serait trop modeste pour que l'emploi se redresse", justifiait l'institut des statistiques à la fin juin.

Début juillet, le Fond monétaire international (FMI) a, lui aussi, prévenu qu'il n'attendait pas de décrue "notable" du chômage en France avant 2016. Selon le FMI, le taux de chômage devrait être stable à 10,3% cette année, pour s'établir à 10,2% en 2015, 10% en 2016, et 9,7% en 2017.

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