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Ce qu'il faut retenir de l'abaissement de la note de la France par Standard & Poor's

Elle passe de AA+ à AA. Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a aussitôt déploré les "jugements critiques et inexacts" de l'agence américaine, qui estime que le taux de chômage en France risque de rester au-dessus des 10% jusqu'en 2016.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Les bureaux de l'agence Standard & Poor's à New York, le 16 octobre 2013.  (CEM OZDEL / ANADOLU AGENCY / AFP)

C'est la deuxième fois en moins de deux ans. L'agence de notation Standard & Poor's a de nouveau abaissé la note de l'Hexagone d'un cran, de AA+ à AA, vendredi 8 novembre. Un coup dur pour le gouvernement, qui a aussitôt déploré cette décision. Que faut-il en retenir ? Francetv info récapitule.

Standard & Poor's pointe un chômage élevé, qui empêche de réformer

Dans son communiqué, l'agence américaine estime que le pays a perdu une partie de sa marge de manœuvre financière. "Notamment, souligne Standard & poor's, il nous semble que les pouvoirs publics disposent désormais d'une marge de manoeuvre réduite pour augmenter les recettes", et donc de réduire l'endettement du pays.

En outre, l'agence considère que la France n'est pas en mesure de se réformer davantage en raison du maintien d'un chômage élevé. Selon elle, la politique économique du gouvernement n'a pas "réduit de manière significative le risque que le taux de chômage reste au-dessus de 10% jusqu'en 2016". Elle ajoute que "le niveau actuel du chômage amoindrit le soutien populaire en faveur de nouvelles réformes structurelles et sectorielles et affecte les perspectives de croissance à plus long terme".

S&P avait été la première grande agence internationale à priver la France de la meilleure note possible (le "AAA") en janvier 2012, la dégradant alors à "AA+". Elle avait été suivie par ses concurrentes, Moody's et Fitch Ratings.  

La note "AA" reste "parmi les meilleures du monde"

Standard & Poor's revanche relève en revanche la perspective de la note de crédit du pays, de négative à stable. Ce qui implique que l'agence n'envisage pas de la modifier de nouveau à court ou à moyen terme. La note accordée à la dette court terme du pays reste par ailleurs fixée à "A-1+", soit la meilleure possible.

Quant à la note "AA", elle reste la troisième meilleure possible dans la classification de S&P. Ce que n'a pas manqué de relever le gouvernement français. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et le ministre de l'Economie Pierre Moscovici ont souligné que même ramenée à "AA", la note de la France restait parmi "les meilleures du monde".

Le taux d'emprunt à 10 ans de la France monte en flèche

Première conséquence directe de la décision de S&P : le taux d'emprunt à 10 ans de la France a nettement progressé vendredi, à l'ouverture du marché obligataire en zone euro.

Peu après 8 heures, le taux était à 2,389% contre 2,158% la veille à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise. 

Le gouvernement prend acte mais conteste cette décision

Le gouvernement accuse le coup. Car il a fait de la maîtrise des finances publiques sa ligne condutrice, depuis son arrivée au pouvoir l'an dernier. Avec l'espoir, notamment, de maintenir au plus bas les taux d'intérêt des emprunts d'Etat, et donc le coût de la dette publique.

L'exécutif, déjà englué dans les difficultés et qui fait face à une montée des tensions sociales, notamment avec la fronde anti-écotaxe en Bretagne, déplore ainsi cette décision. Tout en prenant acte, Pierre Moscovici évoque des "jugements critiques et inexacts" de l'agence de notation.

Le ministre fait valoir les "réformes d'envergure pour redresser l'économie du pays, ses finances publiques, et sa compétitivité" mises en oeuvre au cours des derniers 18 mois par le gouvernement et ce, "dans un contexte conjoncturel aussi difficile". Jean-Marc Ayrault souligne aussi que l'agence n'a "pas pris en compte toutes les réformes" menées depuis l'an dernier, notamment celle, en cours d'adoption, des retraites.

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