Surtourisme : c'est plus "de la gestion durable de la fréquentation" et "cela demande des projets de longue haleine"
C'est plus "de la gestion durable de la fréquentation" et "cela demande des projets de longue haleine", a expliqué ce lundi 19 juin sur franceinfo Soline Archambault, directrice du Réseau des Grands sites de France. Le gouvernement vient d'annoncer un plan contre le surtourisme pour mieux le réguler et faire face aux pics de fréquentation qui submergent des sites touristiques à certaines périodes de l'année.
franceinfo : Etes-vous d'accord avec le mot de surtourisme ?
Soline Archambault : Je préfère parler de gestion durable de la fréquentation. Il faut différencier le surtourisme, qui est une pression dans la durée sur certains territoires et qui est quelque chose de relativement limité au niveau national, des pics de fréquentation qui eux demandent aussi une gestion, mais ce n'est pas la même.
Peut-on rapprocher le tourisme durable du développement durable ? Le tourisme va-t-il disparaître si on ne laisse pas certains sites se reposer ?
Tout à fait, il faut laisser respirer les sites, préserver les paysages, la biodiversité sur la durée. C'est un devoir de transmission aux générations futures et c'est également un enjeu économique. Cela demande des projets de longue haleine, inscrits dans la durée, transversaux, avec l'ensemble des acteurs du tourisme, des espaces naturels, les élus locaux, les représentants de l'Etat. Le cap donné par la ministre va permettre à tous de s'y inscrire pour gérer durablement la fréquentation.
Est-ce qu'il y a des modèles dont vous vous inspirez ?
On a une histoire de plus de 20 ans en matière de gestion durable de la fréquentation dans les grands sites de France. En France, il se fait des choses formidables et notre métier c'est de faire connaître ces bonnes pratiques pour qu'elles soient davantage partagées et que les clés de réussite puissent être données à tous les acteurs qui le souhaitent.
Est-ce que des choses ont déjà été mises en place ?
Il y a déjà des solutions qui sont mises en œuvre et qui fonctionnent, mais cela demande du temps, de la persévérance, des moyens, de sensibiliser les visiteurs. Il faut sensibiliser les nouveaux visiteurs qui, en sortie de la crise sanitaire, ont voulu renouer avec les espaces naturels, à des pratiques qui sont compatibles avec la fragilité des espaces.
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