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Tourisme durable : réalité ou greenwashing ?

À l’occasion du salon mondial du tourisme et du salon “Destinations nature” qui se tiennent à Paris depuis le 17 mars et jusqu'à ce soir, dimanche 20 mars, des pratiques touristiques plus respectueuses de l’humain et de l’environnement ont été évoquées.

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des guépards en Tanzanie lors des expéditions safari. Les voitures et les lodges sont alimentés par des panneaux solaires.  (TANGANIKA EXPEDITIONS)

Tenir compte des impacts négatifs du tourisme semble d’autant plus important que la France, premier pays touristique au monde, accueille chaque année 90 millions de touristes qui génèrent presque 3 millions d’emplois.

 Ces déplacements ne sont pas sans conséquences : avant le Covid-19, le milliard et demi de voyageurs par an représentait près de 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Même si les chiffres tendent à baisser avec la situation sanitaire et la réduction du tourisme d’affaires, la forte reprise post-Covid des voyages alerte sur la nécessité de valoriser des modes de transport plus sobres énergétiquement, comme le train ou le vélo. 

Si le transport est responsable d’au moins 70% des émissions dues au tourisme, on assiste aussi à l’émergence de prestations plus responsables chez les voyagistes

1% d’hôtels "responsables"

Fairmoove, une agence sélectionnant ses voyages sur des critères socio-environnementaux, met en avant des séjours plus respectueux des populations locales et de la nature. Son fondateur, Jean-Pierre Nadir, explique : "On appuie notre sélection d'hôtels sur 140 critères qui intègrent à la fois des éléments d’énergie, de production locale, de traitement des salariés. Et sur 650.000 hôtels vendus sur Booking, l’offre la plus large du marché, nous en avons sélectionné seulement 4.000. Donc on n’est même pas à 1% !"

Cette sélection vise à encourager les pratiques les plus vertueuses, d’autant plus que le coronavirus a exacerbé les préoccupations écologiques des voyageurs, malgré un fort rebond de l’activité touristique à court terme. 

Le bateau sur le Nil, "Le Soudan" : le vapeur qui a inspiré Agatha Christie pour "Mort sur le Nil" est électrifié par des panneaux solaires. (VOYAGEURS DU MONDE)

Planter des arbres pour voyager ?

Certains cherchent à réduire l’empreinte carbone de leurs touristes, comme Voyageurs du Monde. Elle est l’une des rares agences de voyage à compenser, au travers de sa fondation, la totalité des émissions de CO2 de ses voyageurs, dans les airs et sur terre.  

  "Bien sûr, ça n’empêche pas de tout faire pour réduire les émissions de carbone d’abord. Et ce qu’on ne peut pas réduire, il faut l’absorber en plantant des arbres. Chez nous, on plante pour un budget d’environ 1 million et demi d’euros par an, pour environ 3 millions d’arbres, en particulier sous forme de mangroves en Inde et en Indonésie."

Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde

à franceinfo

Certaines compagnies aériennes, comme Air France, proposent des programmes de reforestation en agro-foresterie, animées par "A Tree for You". Pour d’autres, la transition écologique est une évidence pour les touristes en quête d'observation de la nature, notamment lors des safaris en Afrique.

"Nous avons transformé nos véhicules de safari en électrique, pour approcher de nuit les animaux, sans les effrayer. Plus de bruit, plus de pollution : nos touristes sont comblés, et nous aussi car les panneaux solaires alimentent à la fois les lodges et nos voitures. C’est propre et c’est gratuit !", souligne Denis Lebouteux, PDG de Tanganyika Expéditions, en Tanzanie.

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