Tourisme de masse : les paquebots ont-ils encore un avenir ?
7 heures du matin, la capitale corse s’éveille à peine, qu’un géant des mers pointe son nez sur le port. Comme tous les jours ou presque, une croisière fait escale à Ajaccio, une dizaine d’heures à quai, en plein centre-ville. Jusqu’à 4 000 passagers auront la journée pour découvrir l’île de beauté et la cité impériale. Faire une croisière, c’est découvrir un maximum de villes en peu de temps. Des milliers de touristes déferlent des bateaux. Une bonne nouvelle, a priori, pour l’économie des villes desservies. Pourtant, à Ajaccio comme ailleurs, la croisière n’amuse plus tout le monde. Un peu partout, des collectifs s’opposent à la venue de ces mastodontes, accusés de polluer les ports, comme à Douarnenez (Finistère), ou Marseille et La Ciotat (Bouches-du-Rhône).
400 000 croisiéristes ont fait escale en Corse l'année dernière
Pourquoi ces navires ne sont-ils plus forcément les bienvenus ? À chaque fois que Gilles Noton jette un œil dehors, impossible de les rater. Ce qui le gêne, ce n’est pas la vue, mais les fumées qui se dégagent des cheminées toute la journée. Lui craint des conséquences sur sa santé. Mais l’inquiétude des riverains se heurte aux intérêts de certains commerçants, pour qui ces bateaux sont une bénédiction. Des habitants de la ville se sont mobilisés pour tenter de barrer la route aux navires de croisière. Une pétition en ligne a déjà recueilli plus de 20 000 signatures. Contactées, ni la mairie d’Ajaccio ni la compagnie de croisière présente ce jour-là, n'ont accédé à nos demandes d’interview. L’année dernière, près de 400 000 croisiéristes avaient fait escale en Corse, soit 15 fois plus qu’il y a deux ans.
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