Air Algérie : des erreurs de pilotage ont conduit au crash de l’avion
L’enquête judiciaire sur le crash de l’avion d’Air Algérie le 24 juillet 2014 dans le Nord Mali, connait une nouvelle avancée, révelée par Le Figaro ce vendredi. 116 personnes, dont 54 français, ont trouvé la mort dans cet accident qui aurait été précipité par plusieurs manquements de l'équipage.
Le pilote aurait actionné le manche dans le mauvais sens
La piste d’une erreur humaine était clairement privilégiée depuis plusieurs mois. Le rapport du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) avait souligné en avril que l’équipage avait oublié d’enclencher le "système d’anti-givre des sondes moteur" pourtant indispensable pour le bon fonctionnement l'appareil face aux températures extérieures très basses. Pour Michel Polacco, expert aéro-nautique de France Info, "cet oubli n'est pas forcément catastrophique, si le pilote réagit à temps et surveille son avion. Mais dans le cas présent, il y a eu givrage et la puissance des moteurs et la vitesse ont réduit, explique-t-il. Tout cela l'équipage ne l'a pas vu, jusqu"à ce que l'appareil décroche."
Selon Le Figaro , les deux juges d’instruction chargés de l’enquête judiciaire ont annoncé mardi aux familles des victimes que "pour tenter de récupérer l'assiette de l'appareil" , le pilote aurait tiré le manche en arrière, au lieu de le pousser en avant. Un geste qui aurait fatalement amplifié le décrochage de l'appareil et sa chute. "L'équipage a agi brutalement et entretenu le vol dans le mauvais axe, dans une sorte de spirale de descente, où il a pris beaucoup de vitesse et qui l'a entraîné irrémédiablement vers le sol", souligne Michel Polacco.
Un équipage peu habitué à voler en Afrique
Plusieurs autres dysfonctionnements ont été évoqués avec les familles et énumérés par Le Figaro . Le pilote et le copilote, bien qu’expérimentés, étaient des "saisonniers" volant seulement six mois dans l’année et connaissaient assez mal cette région du monde. C’était leur deuxième vol en Afrique. Par ailleurs, les deux hommes, s’entraînaient sur un simulateur de vol d’un modèle différent de leur avion, le MD 83.
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