Autoroute A69 : la préfecture du Tarn interdit "toute manifestation" à Saïx en relation avec le chantier

Les forces de l'ordre empêchent depuis samedi soir l'accès au bois où est située la "Zone à défendre" créée par les opposants à ce projet controversé de future autoroute.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des forces de l'ordre devant des manifestants opposé au projet d'autoroute A69 entre Toulouse et Castres, à Saix le 17 février 2024. (ED JONES / AFP)

La préfecture du Tarn a pris samedi 17 février un arrêté pour interdire "toute manifestation", "attroupement" et "rassemblement revendicatif en relation avec le chantier autoroutier de l'A69", sur la commune de Saïx, effectif entre 8 heures et 20 heures. Un appel à reprendre la ZAD de la "crem'arbre" dimanche à 14 heures avait été lancé par un collectif en lutte contre le projet d'autoroute A69 reliant Toulouse à Castres.

"Malgré les renforts de forces de l'ordre sollicités, le rassemblement projeté peut présenter un risque particulier sérieux de violences", peut-on lire dans l'arrêté. La préfecture justifie notamment la décision par le fait qu'aucune "déclaration de manifestation" n'a été reçue en mairie ou en préfecture "dans les délais" et que "les précédents rassemblements ont donné lieu à des débordements".

Des "pratiques policières assez disproportionnées et scandaleuses"

Depuis samedi soir, la police encercle le bois où des opposants campent dans les arbres pour empêcher leur abattage prévu dans le projet de la future autoroute. Thomas Digard, membre de la Voix est libre, a dénoncé dimanche sur franceinfo les "pratiques policières assez disproportionnées et scandaleuses" alors que la mobilisation contre l’autoroute A69 dans le Tarn se poursuit. Le collectif appelle à manifester pour défendre la ZAD sur le tracé de l'autoroute malgré l’interdiction de la préfecture. 

Des militants, appelés "écureuils", occupent plusieurs arbres dans une zone qui doit être défrichée. "Les forces de l'ordre occupent le pied des arbres. Ils ont même déversé de l'essence il ya quelques jours. Ils empêchent les 'écureuils' de dormir la nuit en les éclairant, en klaxonnant avec les véhicules", a-t-il dénoncé. Les militants ne peuvent plus être ravitaillés selon lui. "Depuis quelques jours, l'Observatoire des pratiques policières est présent sur place. La pression est un peu retombée", précise-t-il.

"C'est un rassemblement qui est prévu sur un terrain privé. Jusqu'à preuve du contraire, on a le droit de se rassembler sur un terrain privé qui est mis à disposition du propriétaire."

Thomas Digard, membre de la Voix est libre

à franceinfo

Le concessionnaire Astoca estime de son côté qu'il a droit de défricher la zone concernée. "Il a droit de reprendre les coupes d'arbres du 15 février au 31 mars, mais dans des zones à moindre enjeu. Le bois qui est occupé par les 'écureuils' avec des arbres bicentenaires est à fort enjeu écologique. Il ne peut pas être concerné par cette coupe", a répondu Thomas Digard. "Il y a un recours en annulation qui a été déposé et compte tenu de l'ensemble des arguments juridiques qui sont exposés, le projet sera jugé illégal. Ce qui est scandaleux, c'est que le projet avance et que l'on attend le jugement de ce recours. On continuera tant que le jugement ne sera pas rendu", affirme-t-il.

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