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Bornes défectueuses, vélos bloqués, grève du personnel... C'est toujours la galère pour les usagers du nouveau Velib' à Paris

Les déconvenues se multiplient pour les usagers du Vélib' parisien, repris par la société Smovengo en début d'année.

Article rédigé par franceinfo - Thomas Larabi. Édité par Alexandra du Boucheron
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Les nouveaux vélos en libre-service à Paris sont gérés par Smovengo depuis début 2018. (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

Le calvaire des Vélib' continue. Cela fait plus de trois mois que les vélos en libre-service parisiens nouvelle génération sont implantés. Ils sont plus modernes et plus légers que les anciens, encore faut-il qu'ils fonctionnent. Et quand ce ne sont pas les bornes qui sont défectueuses ou les vélos qui sont bloqués, le personnel de Smovengo est en grève, dénonçant les conditions de travail, mais aussi les problèmes administratifs et techniques de leur entreprise. Pour les usagers, c'est la galère au point qu'ils sont nombreux à ne plus utiliser le vélo.

Paris : le mécontentement des usagers du nouveau Velib' - un reportage de Thomas Larabi

"Pénible", "la galère", "un peu le bazar", "c'est la misère du vélo à Paris en ce moment"... Il n'est pas difficile de trouver des usagers du Velib' en colère dans les rues de la capitale. Seule la moitié des 1 400 stations prévues pour la fin mars a été installée. Il faut ensuite trouver un Velib' qui marche. "Ça fait 20 minutes que j'essaye d'en trouver un", enrage Jean-Baptiste, en sueur après avoir parcouru à pied six stations. "Il y en a un qui vient de se débloquer. Il faut le forcer comme pas possible pour que ça se débloque. On va finir à pied ou en bus comme au 19e siècle."

Claude, lui, a laissé tomber. Depuis plusieurs années, chaque matin, il traversait Paris en pédalant pour rejoindre son travail. C'est de l'histoire ancienne : "Je n'ai plus de vélo depuis fin novembre quasiment, raconte-t-il. Jusqu'à maintenant, j'ai réussi à prendre trois nouveaux Vélib'." Certes, la nouvelle génération est "mieux", selon lui, notamment "au niveau du poids, c'est quand même un peu plus léger", dit-il. "Mais bon, il faudrait qu'il y en ait plus et qu'ils fonctionnent mieux."

Les stations se font (très) rares

Près de la gare Saint-Lazare (8e arrondissement), Élisabeth est arrêtée devant la borne. Ses informations personnelles, dont son numéro de carte bleue, sont affichées et ne veulent pas disparaître de l'écran. "Je repars à pied, dit-elle 10 minutes plus tard en se dirigeant à regrets vers la gare. J'habite à Clichy. Avant, il y avait 13 stations Vélib', maintenant il n'y en a plus que quatre donc depuis janvier j'ai arrêté."

Du coup, je suis à pied, en bus et en voiture, mais c'est dommage. Ça me manque.

Élisabeth, utilisatrice du Velib' à Paris

à franceinfo

De nombreuses stations ne sont pas raccordées à l'électricité ou n'ont plus de batterie. Lorsqu'on y range un Velib', celui-ci se bloque alors et l'abonnement est suspendu. C'est ce qui est arrivé à Jocelyn. Ce n'était vraiment pas le bon jour pour lui : il a choisi le premier jour de grève des salariés de Smovengo pour s'abonner. "J'ai découvert Paris à pied et pas en vélo, raconte-t-il, dépité. Il m'est arrivé de faire cinq-six stations aux alentours. C'est parce que je venais de m'abonner, que je trouvais ça frustrant, qu'il faisait beau et que j'avais vraiment envie d'être en Vélib'. Parfois, j'ai passé une heure à essayer de trouver un vélo pour finalement prendre un métro." 

Une consolation est là tout de même pour les utilisateurs : les abonnements des trois premiers mois de l'année 2018 seront remboursés.

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