Budget 2025 : le gouvernement souhaite augmenter la taxe sur les billets d'avion
Prendre l'avion pourrait bientôt coûter plus cher. Dans une interview à La Tribune, le ministre des Transports a dévoilé, lundi 28 octobre, les contours de l'augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d'avion, prévue par un amendement du gouvernement au projet de loi de finances pour 2025. François Durovray annonce que le surcoût s'élèverait à 9,5 euros "pour les vols en Europe" et à 120 euros "sur un Paris-New York en classe affaires".
Actuellement, cette taxe est fixée à 2,63 euros pour un voyage en classe économique au sein de la France, vers un pays membre de l'Union européenne ou de l'Espace économique européen et vers tout autre Etat situé à moins de 1 000 km, détaille le ministère de la Transition écologique (PDF). Le même trajet est soumis à une taxe de 20,27 euros s'il est effectué en classe affaires ou en première classe. Pour les autres destinations, son montant est porté à 7,51 euros en classe économique et à 63,07 euros en classe affaires ou en première classe.
Dans le détail, l'amendement déposé par le gouvernement prévoit de porter cette taxe en classe économique à 9,50 euros pour une "destination européenne ou assimilée", 15 euros pour une "destination intermédiaire" située entre 1 000 et 5 000 km et 40 euros pour une "destination lointaine". Pour les classes affaires ou les premières classes, elle passerait à 30, 80 ou 120 euros en fonction de la distance. L'amendement "entend préserver la situation spécifique des collectivités ultramarines, qui font l'objet du premier type de tarif, indépendamment de la distance", précise le texte.
Le secteur aérien vent debout
"Ce surcoût de 9,50 euros (pour les vols au sein de l'UE) restera absorbable par rapport au prix du billet", avance le ministre des Transports. Selon lui, en comparant le prix du billet de train et de certains billets d'avion, "beaucoup de Français ne comprennent pas pourquoi le premier est plus cher que le second dans le cas d'un certain nombre de compagnies low-cost". Interrogé sur la taxation des passagers des jets d'affaires qui pourrait aller jusqu'à 3 000 euros selon l'amendement, le ministre précise que d'"ultimes discussions" sont en cours.
Le gouvernement espère dégager un milliard d'euros de recettes supplémentaires en 2025 grâce à ce nouveau barème. De son côté, le secteur aérien s'oppose à de nouvelles taxes. Le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales redoute que cette mesure engendre une baisse de l'attractivité touristique et "un arrêt brutal à la réindustrialisation de la filière". "Si de nouvelles taxes s'appliquaient au secteur aérien", "il est nécessaire qu'elles soient adaptées pour soutenir la filière dans ses efforts constants et massifs d'innovation, de compétitivité et de décarbonation", ajoutent les industriels.
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