Crise des transports en Ile-de-France : des élus demandent le report de l'ouverture des bus à la concurrence
Faut-il freiner, voire reculer ? Plus de 250 élus de gauche franciliens ont demandé, lundi 2 janvier, à la Première ministre, Elisabeth Borne, le report de l'ouverture à la concurrence du réseau de transports en Ile-de-France, prévu début 2025 pour les bus. Ils estiment que ce processus a déjà un impact sur les difficultés actuelles de la RATP.
Dans une lettre ouverte publiée par Le Monde, des maires comme Anne Hidalgo, des élus locaux (Stéphane Troussel) ou parlementaires (Olivier Faure, Mathilde Panot, Sandrine Rousseau, Pierre Laurent) demandent à la cheffe du gouvernement de "surseoir (au) processus de privatisation pour l'ensemble des transports d'Île-de-France". Ils la prient d'"intervenir" auprès de Valérie Pécresse, présidente LR de la région Ile-de-France et d'Ile-de-France Mobilités (IDFM).
Le bon déroulement des JO menacé ?
"La mise en concurrence et les conditions de travail actuelles et futures affectent gravement la qualité de service et la sécurité des usagers", notamment parce que "les offres les 'moins-disantes'" sur le plan social "ont été privilégiées par IDFM dans les premiers lots publiés". Pour ces opposants de gauche, "le processus implacable de préparation du transfert d'une partie du personnel" vers des opérateurs privés explique "pour partie la pénurie historique de conductrices et de conducteurs" dans la région capitale.
Le calendrier défini par IDFM pour les bus "coïncide" avec l'organisation des JO, soulignent également les signataires. Ils y voient un argument supplémentaire contre un "grand saut dans le moins-disant social et dans l'inconnu organisationnel". En décembre, la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, avait déjà écrit à Elisabeth Borne pour lui demander le même report, afin de "permettre aux Jeux olympiques et paralympiques de se tenir dans les meilleures conditions".
Pécresse défend un projet "bon pour les clients"
Valérie Pécresse reste "défavorable par principe au report de l'ouverture à la concurrence" qui serait "injuste pour les voyageurs : c'est se priver d'une meilleure qualité de service dans Paris. La concurrence, c'est bon pour les clients", a-t-elle réagi, lundi.
Sur le plan social, IDFM a préparé "un cahier des exigences sociales unique en Europe pour rassurer les agents et leur garantir que la concurrence ne se ferait pas au détriment de la qualité de vie au travail", rappelle aussi l'entourage de la présidente de région.
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