Budget 2014 : des députés UMP échouent à faire supprimer l'écotaxe
La gauche s'est élevée contre les changements de position des élus UMP, selon qu'ils siègent dans la majorité ou dans l'opposition.
La manœuvre n'avait que très peu de chances de réussir. Des députés UMP ont tenté, en vain, de faire supprimer l'écotaxe sur les poids lourds, lors du débat sur le budget 2014, dans la nuit du mardi 12 au mercredi 13 novembre. L'amendement présenté par l'élu breton Marc Le Fur visait à faire abroger "un prélèvement néfaste", dont la mise en œuvre avait été décidée "dans un contexte économique différent". Il a été rejeté par 60 voix contre 17.
Les orateurs de l'UMP ont martelé combien l'écotaxe était devenue "un symbole du matraquage fiscal" et évoqué la "colère" exprimée en Bretagne et au-delà, le député des Côtes-d'Armor rappelant les déclarations de Ségolène Royal (PS) sur la "révolte citoyenne" des "Bonnets rouges".
Alors que le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a annoncé une suspension sine die de l'application de l'écotaxe, qui devait intervenir début 2014, plusieurs élus de droite ont appelé le gouvernement à "sortir de l'ambiguïté" sur le devenir de cette mesure.
La gauche accuse l'UMP de "flétrir la parole politique"
Réaffirmant que la "décision sage" de suspendre l'application de l'écotaxe ne signifie "pas sa suppression mais donne une chance à la discussion" pour l'améliorer, le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a reproché à Marc Le Fur son revirement sur cette mesure. Une critique reprise par nombre d'élus de gauche, dont certains ont évoqué Dr Jekyll et Mr Hyde.
Chez les socialistes mais aussi chez les écologistes, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer la "démagogie" faisant porter à cette taxe la responsabilité de la crise du modèle breton d'agriculture et une volonté d'"instrumentaliser" une fronde. Plusieurs orateurs de gauche ont aussi souligné que la suppression pure et simple de l'écotaxe coûterait près de deux milliards d'euros globalement et priverait d'un financement crucial pour les infrastructures de transports.
Certains députés, comme le chef de file des députés Front de gauche André Chassaigne ou le socialiste Olivier Faure, ont jugé que ce changement de pied entre les positions de l'UMP dans la majorité puis dans l'opposition contribuait à "flétrir la parole politique" et à alimenter le FN.
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