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Le dispositif qui devait remplacer l'écotaxe suspendu "sine die"

La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, l'a annoncé à l'issue d'une réunion avec les syndicats de transport routier, en fin de matinée.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un camion passe sous un portique écotaxe, le 24 juin 2014 à Villers-Bocage (Calvados). (MAXPPP)

La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, annonce la suspension "sine die" de l'écotaxe, jeudi 9 octobre. L'annonce a été faite à l'issue d'une réunion avec les fédérations de transporteurs routiers, qui menaçaient de manifester à partir du lundi 13 octobre, partout en France. Réagissant à la décision de Ségolène Royal, ces fédérations ont décidé de lever leur menace.

"Nous avons décidé, premièrement, de suspendre sine die le dispositif d'écotaxe, deuxièmement de créer un groupe de travail (...), troisièmement, d'intensifier la recherche de solutions sur la situation économique et sociale globale du secteur" [du transport routier], a détaillé Ségolène Royal. A ses côtés, le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, a ajouté avoir pris acte de "la difficulté de mise en œuvre de l'écotaxe, y compris dans la phase d'expérimentation".

Le dispositif devait rapporter 550 millions d'euros par an

Après une vive polémique l'an dernier, l'écotaxe avait été remplacée en juin 2014 par un nouveau dispositif, nommé "péage de transit poids lourds". Ce dispositif devait entrer en vigueur au 1er janvier 2015, et devait concerner les camions de plus de 3,5 tonnes circulant sur un réseau de près de 4 000 kilomètres de routes nationales et locales très fréquentées par les poids lourds. Le péage de transit poids lourd devait rapporter 550 millions d'euros par an, mais suscitait la colère des fédérations de transporteurs routiers.

Face à ces protestations, le gouvernement avait assuré, fin septembre, que le mécanisme n'entrerait finalement pas en vigueur au 1er janvier 2015, mais qu'il serait repoussé de quelques semaines. "Ce n'est pas une décision de report sine die, mais une question de semaines supplémentaires pour mener à bien l'expérimentation", avait alors affirmé le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies. Une décision aujourd'hui contredite par la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal. 

La chef de file des écolos "tout simplement scandalisée"

La patronne d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Emmanuelle Cosse, a aussitôt dénoncé cette suspension, se disant "tout simplement scandalisée". "Je suis scandalisée parce que si cette écotaxe avait été mise en place, c'était surtout pour avoir une évolution du trafic routier, diminuer les pollutions et harmoniser au niveau européen ce qui se fait déjà dans d'autres pays. Et aujourd'hui, on arrête tout parce qu'il y a un ultimatum des routiers, alors même qu'ils ont eu beaucoup de contreparties à cette écotaxe depuis 2009."

"Je suis scandalisée que dans ce pays, le jour où on discute de la loi sur la transition énergétique, on ne soit pas capable d'avoir des mesures fortes pour lutter contre la pollution de l'air et d'avoir d'autres pratiques en matière de trafic routier", a-t-elle insisté.

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