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Affrontements en Ardèche : "Nous allons tout faire pour que cela ne se reproduise pas", réagit la préfète Françoise Souliman

La préfète de l'Ardèche a réagi sur franceinfo, après les violences entre "casseurs" et forces de l'ordre lors de la mobilisation des "gilets jaunes" au Pouzin.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
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La manifestation des "gilets jaunes" a dégénéré au Pouzin, en Ardèche, le 1er décembre 2018. (STÉPHANE MARC / MAXPPP)

"Nous allons tout faire pour que cela ne se reproduise pas", a réagi la préfète de l'Ardèche Françoise Souliman, au lendemain d'affrontements entre forces de l'ordre et des "casseurs" au Pouzin, qui ont fait 19 blessés, 2 manifestants et 17 gendarmes.

Environ 200 manifestants étaient rassemblés sur le rond-point principal de Pouzin, une commune de moins de 3 000 habitants, point de rassemblement habituel depuis le début du mouvement. Des casseurs se sont joints à eux en fin d'après-midi pour les "aider". "Des "casseurs" qui arrivent, surtout dans cet endroit-là en Ardèche, c'est extrêmement rare", a ajouté la préfète de l'Ardèche.

franceinfo : Quel est l'état des lieux de ces heures de manifestations dans votre département ?

Françoise Souliman : Au début, ça s'est plutôt pas trop mal passé parce que nous avions une vingtaine de blocages comme les deux autres semaines, un peu plus de participants aux manifestations, puisque nous sommes montés à 2 500 manifestants. Mais en fin de soirée, dans un seul lieu qui s'appelle Le Pouzin, des gens de mouvements extrémistes, probablement d'un autre département, sont venus caillasser, se confronter aux forces de l'ordre. Là où il y avait au départ une soixantaine de gendarmes, nous avons été obligés d'obtenir des renforts de départements voisins, et un hélicoptère, pour monter à 150 gendarmes mobiles et départementaux. Il y a eu des échauffourées jusqu'à 2 heures du matin, et nous avons à déplorer 19 blessés du côté des gendarmes. Tous sont ressortis de l'hôpital, mais ils ont vécu des heures assez difficiles. Une interpellation a été faite.

Comment expliquer ce débordement dans une petite localité comme Le Pouzin, commune de moins de 3 000 habitants ?

Depuis le début, le Pouzin est un carrefour assez emblématique, puisque nous avons le Rhône qui permet de traverser, du département de la Drôme au département de l'Ardèche. C'est l'un des rares ponts, et donc ce carrefour est occupé depuis trois semaines, de manière régulière, tous les jours, par des "gilets jaunes". Ce qui s'est passé, c'est qu'il y a eu des arrivées de personnes, qui n'avaient rien à voir avec le combat des "gilets jaunes" du Pouzin, qui sont venus hélas pour en découdre.

Comment gère-t-on de tels rassemblements en amont ? Avez-vous eu des concertations avec des "gilets jaunes" ?

On a dialogué avec des "gilets jaunes" dont, souvent, l'idée était de bloquer les grandes surfaces. On a tenté de ne jamais avoir de barrages bloquants, simplement des filtrants, pour permettre aux gens d'aller et venir. Nous avons commencé à travailler en amont avec les grandes surfaces et les entreprises qui commencent déjà à avoir des conséquences économiques inquiétantes. Des "casseurs" qui arrivent, surtout dans cet endroit-là en Ardèche, c'est extrêmement rare. Tous nos personnels étaient sur les différents points, et le Pouzin est monté en puissance vers 18 heures. Tous les renforts de l'Ardèche se sont positionnés là-bas, mais malheureusement nous n'étions pas en nombre suffisant. Il n'y avait pas non plus assez de lacrymogènes pour que les gendarmes puissent se désencercler et c'est pourquoi nos collègues de la Drôme sont venus nous aider.

Êtes-vous inquiète pour les prochains jours ?

Nous allons tout faire pour que cela ne se reproduise pas. Je pars voir le maire du Pouzin, nous allons essayer de nouveau, avec le colonel de gendarmerie et le procureur, de travailler vraiment pour maintenant être dans la phase judiciarisation, pour que, le mouvement, tant qu'il aura lieu, qui se déroule dans des conditions pacifiques, puisse continuer normalement, mais pour qu'en aucun cas, on ne retrouve une nuit de casseurs comme on a connu hier soir.

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