"Ils sont partis en menaçant de revenir" : des personnes se revendiquant des "gilets jaunes" s'introduisent chez la députée LREM de l'Aude
Mireille Robert a raconté sur Twitter qu'une quarantaine d'individus "cagoulés et masqués" étaient entrés chez elle dans la nuit de vendredi à samedi. "C'était sous couvert des 'gilets jaunes' mais ça n'avait rien à voir", précise l'élue, contactée par franceinfo.
"J'ai mené de durs combats dans ma vie, je suis encore plus déterminée que jamais à lutter pour la démocratie et la liberté", a réagi Mireille Robert, contactée par franceinfo. Dans la nuit du vendredi au samedi 24 novembre, "40 hommes casqués et cagoulés se sont introduits" dans la propriété privée de cette députée La République en marche de l'Aude, comme l'élue le raconte sur Twitter. Ces derniers, qui réclamaient des "gilets jaunes", ont "allumé un feu" et proféré des "menaces", assure Mireille Robert sur le réseau social. Et d'ajouter : "Cette dérive violente n'est pas acceptable."
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Cette nuit, 40 hommes casqués et cagoulés se sont introduits chez moi, allumant un feu et proférant des menaces. 40 contre une famille sur un domaine isolé, chapeau le courage ! Enfuis dès l’arrivée des gendarmes. Cette dérive violente n’est pas acceptable #GiletsJaunes @LaREM_AN
— Mireille Robert (@MRobert_11) 24 novembre 2018
Agressée et ma famille menacée quand nous sommes perdus en pleine campagne, alors que je venais de recevoir le responsable des #GiletsJaunes à la permanence. Casqués, masqués, violents, ils se lancent dans une fuite en avant qui dessert leur cause. Plainte déposée #récupération pic.twitter.com/4sphmbmGl1
— Mireille Robert (@MRobert_11) 24 novembre 2018
"Ils étaient cagoulés et casqués"
"Madame Robert était menacée avant même la journée du 17 novembre par des gens sur les réseaux sociaux. Ils s'échangeaient ses coordonnées", raconte une collaboratrice de la députée, interrogée par franceinfo. "J'avais prévenu la gendarmerie la semaine dernière de ce qui se passait. J'avais trouvé ça un peu fort que l'on mêle ma vie privée à ma vie professionnelle", explique aussi Mireille Robert.
La gendarmerie m'avait déjà conseillé au cas où j'aurais des visites de ne pas sortir pour ne pas faire monter la colère.
Mireille Robertà franceinfo
Selon sa collaboratrice, la tension était finalement retombée et l'élue avait reçu vendredi, dans un climat apaisé, le responsable des "gilets jaunes" de sa circonscription.
"Rien à voir avec les citoyens que j'ai rencontrés"
Mais, les choses ont pris une toute autre tournure donc dans la nuit de vendredi à samedi. "Une quarantaine de personnes sont arrivées en fin de soirée à son domicile, ils étaient cagoulés et casqués, se sont filmés et se réclamaient des 'gilets jaunes'", poursuit la collaboratrice. "C'était sous couvert des 'gilets jaunes' mais ça n'avait rien à voir avec les citoyens que j'ai rencontrés", précise Mireille Robert. D'après cette dernière, un feu a été allumé par ces individus sur la route qui mène à sa ferme. "Ma belle-mère de 82 ans a eu très peur", assure Mireille Robert.
Le neveu et la nièce de Mireille Robert sont sortis pour demander ce qu'ils voulaient et ils voulaient confronter la députée.
Une collaboratrice de l'élueà franceinfo
Une demande à laquelle la députée n'a pas accédé. Et la quarantaine d'individus a pris la fuite lorsque les gendarmes sont arrivés sur place. "Ils sont partis en menaçant qu'ils reviendraient casser nos voitures", assure Mireille Robert.
Une plainte déposée, le soutien de la majorité
Une plainte a été déposée, samedi 24 novembre, dans la matinée, par le mari de Mireille Robert. Cette ancienne directrice d'école n'a pas souhaité modifier son agenda mais elle bénéficie d'une protection rapprochée samedi. Plusieurs figures de la majorité présidentielle ont exprimé leur soutien à Mireille Robert tandis que la préfecture de l'Aude annonce sur Twitter que des "investigations sont lancées pour procéder à l'identification des auteurs". "Les gens me téléphonent, ce n'est pas tolérable qu'on aille au domicile des parlementaires les embêter, ce n'est pas possible alors que l'on a des permanences et qu'on les reçoit", conclut Mireille Robert.
Ignoble. Condamnation sans ambiguïté de ces comportements inacceptables et, disons-le simplement, fascistes. J’espère un soutien unanime des parlementaires & des élus, quelle que soit leur sensibilité politique. S’attaquer à un parlementaire, c’est s’attaquer à notre démocratie. https://t.co/2VyZ8y6qSL
— Benjamin Griveaux (@BGriveaux) 24 novembre 2018
J’ai exprimé à notre collègue @MRobert_11 notre solidarité et nos encouragements face à ces actes inadmissibles. https://t.co/OLDJDF3Fv1
— Richard Ferrand (@RichardFerrand) 24 novembre 2018
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